(BFM Bourse) - La crise qui couvait depuis plusieurs mois entre le fondateur de Luxottica, Leonardo Del Vecchio et les administrateurs issus d'Essilor éclate publiquement.
La holding luxembourgeoise Delfin, détenue par Leonardo Del Vecchio, premier actionnaire du groupe constitué en octobre 2018 par le rapprochement du français Essilor et de l'italien Luxottica, a indiqué mercredi soir avoir pris acte qu'aucune décision de la part du conseil d’administration de l'entité fusionnée "concernant les problèmes de gouvernance qui ont fait l’objet de rumeurs dans la presse ces derniers jours" n'avait été annoncée à l'issue de la réunion tenue le 18 mars.
Delfin "a toutefois constaté certains comportements de certains représentants d’Essilor, qui nécessiteraient, pourtant, une action rapide et appropriée du conseil, car ils sont contraires aux devoirs de coopération loyale et de bonne foi prévus par l’Accord de Rapprochement de 2017, entre Essilor et Delfin, et essentiels au bon fonctionnement de la gouvernance de la société".
De tels comportements constituent, selon Delfin, "une violation claire de l’Accord de Rapprochement et des règles de gouvernance de la société", indique un communiqué de presse.
Une représentation au conseil d’administration qui pose problème
Le Président de Delfin, Léonardo Del Vecchio "a investi dans EssilorLuxottica le résultat de toute une vie de travail. Il a été et reste fermement convaincu de l’énorme valeur industrielle de ce projet d’intégration, à tel point qu’il a accepté la limitation à 31% de ses droits de vote et, pour une "période initiale" se terminant au printemps 2021, des règles de gouvernance prévoyant une représentation égalitaire au conseil d’administration des représentants de Delfin et d’Essilor ainsi que des pouvoirs égaux pour les hauts dirigeants".
Cette période initiale avait selon Delfin pour objectif de favoriser un processus d’intégration progressif des cultures d’entreprise, des valeurs et des procédures, au terme de laquelle la société serait dirigée "par les règles de gouvernance en ligne avec les standards de marché pour des sociétés cotées".
Des menaces sibyllines
"Une "prise de contrôle" par Delfin, qu’elle soit "rampante" ou "de fait", est hors de question. En réalité, pour l’instant, les représentants d’Essilor ont délibérément empêché Delfin de pouvoir exercer sa part égale d’autorité dans le management, qui résulte du principe accepté d’"égalité des pouvoirs"", déplore la société à la tête de 38,93% du capital.
Tout en affirmant son intention de continuer de se conformer à l’Accord de rapprochement et aux règles de gouvernance sur la base desquelles Delfin, les actionnaires d’Essilor et les actionnaires de Luxottica, ont accepté le rapprochement - en exigeant la même chose des représentants d’Essilor, "Delfin se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires ou appropriées pour protéger ses intérêts, ainsi que ceux d’EssilorLuxottica et ses parties prenantes" - sans préciser à ce stade quelles serait la nature de ces mesures.
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