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Indices : le S&P500 fait peau neuve pour mieux intégrer les technos

Les grandes capitalisations high-tech américaine seront désormais mieux représentées dans leurs secteurs d'activité, grâce à une nouvelle classification des indices.

Les grandes capitalisations high-tech américaine seront désormais mieux représentées dans leurs secteurs d'activité, grâce à une nouvelle classification des indices. - EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'indice large de la Bourse de New York nouvelle version entrera en service ce lundi 24 septembre. La redéfinition des secteurs qui y seront représentés sera l'occasion de mieux représenter l'essor des grands noms de la high-tech dans l'économie américaine.

1999... la dernière classification des secteurs d'activité (GICS) des grandes entreprises américaines avait 19 ans. Une époque où Facebook n'existait pas encore, où Apple tentait de s'imposer face à la surpuissance des PC équipés de Windows, où Amazon fêtait ses 3 ans et vendait des livres par correspondance... et où Blackberry venait de naître, étant sur le point de chambouler l'industrie naissante du Smartphone.

Face à un paysage high-tech américaine qui a changé a une vitesse foudroyante, et pris une place considérable dans le paysage économique, il était temps que l'indice large S&P500 fasse peau neuve, et redéfinisse plus précisément les secteurs d'activités économiques, de manière à pouvoir être plus représentatif, tant son rôle est important auprès des gérants de fonds mondiaux. Une nouvelle classification qui va également s'appliquer à d'autres indices, notamment les fameux MSCI, eux aussi très regardés, car pour beaucoup opérant par thématique sectorielle.

Secteur des télécoms élargis

Le principal remaniement va concerner l'ancien secteur des télécommunications. Actuellement, seules 3 entreprises y restent cotées, Verizon, AT&T et CenturyLink, derniers opérateurs de téléphone fixes. Il va être élargi, rebaptisé "Secteur des Services de Télécommunication", et intégrera toutes les entreprises qui fournissent des solutions et du contenu.

Y seront donc cotés désormais à ce titre aussi Alphabet (maison-mère de Google), l'éditeur de jeux Electronic Arts, les réseaux sociaux Facebook et Twitter, ainsi que Netflix, Comcast, CBS et même Disney ! Un chamboulement majeur mais qui tombait sous le sens, tant la contribution de ces entreprises à l'économie américaine est devenue essentielle en près de 2 décennies. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple), à eux seuls, pèsent 25% de la valorisation du S&P500.

Redéfinir les seuils d'exposition

Un nettoyage qui ne devrait pas changer fondamentalement les choses sur le long terme en matière de performance des indices ou des actions des sociétés cotées, puisque la composition fondamentale ne changera pas. En revanche on peut prévoir de manière ponctuelle des ajustements des grands gérants de fonds.

Pour la plupart, les fonds d'investissements ont des règles prudentielles claires en terme d'exposition aux secteurs d'activités, fixant des plafonds précis. Le remaniement de leur classification va donc permettre aux gérants de réaligner leurs placements, notamment sur les valeurs technologiques. 

Relais de croissance supplémentaire?

Car si auparavant le secteur des télécoms n'était investi que par des gérants cherchant du rendement à travers les dividendes fournis par les stricts opérateurs cotés, il va désormais devenir beaucoup plus attrayant en termes de perspectives de croissance, si on y intègre Netflix ou Google. Revers de la médaille, il fournira du coup moins de dividende, et perdra son côté valeur-refuge... ce secteur étant auparavant considéré comme défensif et fournisseur de rendement avant tout.

C'est donc peut-être un nouveau relais de croissance boursière pour la high-tech américaine qui va directement provenir de cette redéfinition des secteurs d'activités. Même si ce changement était largement anticipé depuis qu'il a été annoncé il y a un peu moins d'un an, et que ces valeurs ont déjà connu un parcours boursiers spectaculaire, il reste donc peut-être encore du potentiel à travers ces réalignements de la gestion mondiale.

Antoine Larigaudrie