Interview de Gabriel de Montessus, DAF d'Hi-Media.

(CercleFinance.com) - Cercle Finance: Comment expliquez-vous le repli des résultats 2012, dévoilés en fin de semaine dernière?

Gabriel de Montessus: Les résultats annuels ont pâti en premier lieu de la baisse d'activité due aux changements de périmètre du groupe et aussi à son exposition importante aux pays d'Europe du Sud.

Ainsi, Hi-Media a réalisé un chiffre d'affaires de 198 millions d'euros sur l'exercice écoulé, en recul de 6% en pro forma, c'est-à-dire retraité des sorties de périmètre des activités publicitaires du Royaume-Uni et de la Hollande ainsi que de l'arrêt des activités de loteries sans obligation d'achat sur le segment du paiement.

L'activité a été impactée par un marché publicitaire très dégradé en Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal) où le groupe réalise 30% de son activité.

Le résultat opérationnel courant recule pour sa part à 10,1 millions d'euros (contre 17,6 millions en 2011) du fait de la contraction de l'activité et de dotations aux amortissements et provisions en hausse, compte tenu des importants investissements technologiques consentis par la société ces deux dernières années.

CF: Quels seront les relais de croissance pour l'exercice en cours?

GM: Ils sont multiples. Concernant le segment publicitaire, nous avons fortement investi ces deux dernières années pour lancer des produits innovants avec des équipes dédiées dans l'ad exchange, la vidéo, le mobile et les opérations spéciales. Quatre segments qui démontrent de fort taux de croissance (+50% en 2012 au sein de nos activités) et des perspectives importantes dans les années à venir alors que l'on constate en parallèle un déclin de l'activité display traditionnelle. Ces quatre piliers de croissance représentent déjà plus de 40% de notre activité publicitaire en run rate mensuel en ce début d'année 2013.

Dans les paiements, nous continuerons à développer l'activité monétique qui est en très forte croissance. Ainsi, le groupe a lancé une nouvelle plateforme de paiement au début du mois. Celle-ci inclut nos produits et expertises historiques, c'est-à-dire les paiements mobiles et le e-wallet, ainsi qu'une nouvelle solution innovante de processing carte bancaire; nouvelle activité dont les premiers effets devraient se ressentir au second semestre 2013.

Le déploiement des nouvelles gammes de service, sur lesquelles le groupe travaille depuis plusieurs mois, nous permettent donc d'anticiper un retour à la croissance dès le premier semestre dans la publicité et au second semestre dans le paiement pour s'établir à 5% au global sur l'année pour le groupe.

CF: Les tendances d'activité s'avèrent-elles toujours aussi moroses dans les pays du Sud de l'Europe?

GM: Sans toutefois pouvoir parler de redressement, nous constatons une stabilisation de l'activité dans cette zone.

Dans le Sud de l'Europe, il existe un fort potentiel de développement si l'on considère que le taux de pénétration actuel des nouveaux formats publicitaires de même que des nouveaux modèles de monétisation est faible par rapport au reste de l'Europe.

La marge de progression est donc très importante et ces nouveaux relais de croissance évoqués plus haut doivent aussi nous permettre d'inverser la tendance en terme de chiffre d'affaires.

Au regard de tous ces éléments, nous affichons notre confiance pour l'ensemble de l'exercice 2013.

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