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Interview de Philippe Garreau, PDG de Microwave Vision.

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(CercleFinance.com) - Microwave Vision a annoncé la semaine dernière le lancement d''une augmentation de capital d'un montant de 24,6 millions d'euros susceptible d'être porté à plus de 28 millions d'euros cas d'exercice de la clause d''extensio

(CercleFinance.com) - Microwave Vision a annoncé la semaine dernière le lancement d''une augmentation de capital d'un montant de 24,6 millions d'euros susceptible d'être porté à plus de 28 millions d'euros cas d'exercice de la clause d''extension. Philippe Garreau, le PDG du spécialiste des ondes électromagnétiques, détaille à Cercle Finance les raisons et les objectifs de l'opération.

Cercle Finance: Vous indiquez que l'augmentation de capital est notamment destinée à 'saisir des opportunités de croissance externe'. Dans quels métiers pourraient se faire ces acquisitions? Des discussions sont-elles actuellement en cours?

Philippe Garreau: Effectivement, cette augmentation de capital doit permettre d'accélérer notre croissance organique, d'amplifier notre force de frappe en matière de recherche et développement (R&D), mais aussi de réaliser des opérations de croissance externe.

Ces opérations sont susceptibles de concerner tous nos départements. Notre société est aujourd'hui structurée en quatre départements, à savoir la mesure d'antennes, la compatibilité face aux ondes, le contrôle environnemental et industriel et toute une activité de R&D axée sur la santé et la sécurité. Nous avons la possibilité de dynamiser chacun de ces départements par croissance organique, mais aussi via des acquisitions d'acteurs possédant des technologies complémentaires.

Par exemple, sur notre coeur de métier, les systèmes de mesure d'antennes, nous pourrions développer notre offre de tests sur ligne de production pour les objets connectés. Autre exemple: dans le domaine de la compatibilité électromagnétique, nous sommes en position de challenger et nous avons besoin d'acquérir des briques technologiques. On peut notamment citer l'instrumentation de puissance.

Ces ambitions ne datent pas d'aujourd'hui et nous discutons continuellement avec des sociétés avec lesquelles nous pourrions construire une belle histoire industrielle. Cette augmentation de capital constitue un catalyseur essentiel qui nous permettra de mener à bien certains de nos projets, bien que rien ne soit arrêté aujourd'hui.

CF: Quelles circonstances ont conduit à l'arrivée de Bpifrance au capital? Qu'attendez-vous de la part d'un actionnaire comme la banque publique d'investissement?

PG: Tous les fonds qui souhaitent participer à l'essor de notre société, dès lors que les contraintes associés à leur arrivée ne nous handicapent pas dans notre développement, sont les bienvenus. Nous avons déjà un beau parcours: 18 ans de croissance dans le domaine industriel, c'est respectable. Bpifrance est un partenaire historique de Microwave Vision Group. La société a bénéficié dès sa création d'une aide de l'Anvar puis de soutiens répétés de l'Anvar et d'Oséo. Bpifrance était donc nous un partenaire naturel.

Nous avons également été sensibles à la volonté de Bpifrance d'accompagner des PME qui ont l'ambition de devenir de grandes ETI (entreprises de taille intermédiaires, NDR) reconnues internationalement. Cette ambition est aussi la nôtre et nous pensons que l'expertise de Bpifrance dans ce domaine peut nous être utile.

CF: Quelles sont les technologies que vous jugez les plus prometteuses aujourd'hui dans votre domaine d'activité?

PG: Nous possédons un savoir-faire unique qui nous permet de visualiser en temps réel les caractéristiques des ondes émises par les antennes. C'est un avantage concurrentiel indéniable.

Notre technologie de scanner multi-capteur est une technologie qui répond à un besoin actuel car nos clients doivent mesurer très vite leurs produits et les diagnostiquer en vue de pouvoir améliorer leurs performances. Parallèlement, nous souhaitons étendre notre technologie multi-capteur sur tous nos secteurs d'activités.

Il ne faut pas négliger non plus les aspects logiciels qui comprennent les outils de numérisation et de traitement du signal ainsi que les interfaces homme-machine. La nouvelle génération d'ingénieurs a besoin d'outils d'analyse, de production de rapports, d'automatisation des mesures extrêmement performants qui leur permettront d'utiliser nos systèmes avec le maximum d'efficacité et de rapidité.

CF: Vous venez de signer deux gros contrats dans l'automobile. Ce dynamisme commercial va-t-il vous conduire à revoir à la hausse vos objectifs pour 2014?

PG: Nos objectifs pour 2014 avaient déjà intégré une reprise dans ce segment. Cette reprise a lieu en Europe, dans le domaine des véhicules connectés. Il s'agit de véhicules en réseau devant être interconnectés afin de permettre à un flux de données média d'atteindre un véhicule sans passer par le réseau des opérateurs classiques.

Nous travaillons également pour rapprocher le monde de la mesure et de la simulation. Ainsi, des résultats de mesures effectuées avec notre produit StarLab peuvent être intégrés dans des environnements simulés complexes, et de grandes dimensions. Par exemple, l'antenne GPS d'une voiture peut être mesurée via StarLab et les résultats de mesures intégrés par simulation sur le véhicule, ce qui optimise grandement le cycle de développement d'une antenne en limitant le nombre de mesures à réaliser dans de grandes installations.

Ce rapprochement intéresse également le secteur de l'aérospatiale et de la défense. Cette offre packagée, simulation et mesure, va bien au-delà des offres de mesures traditionnelles. Elle nous ouvre de nouveaux marchés et pourrait avoir un impact sur nos résultats 2015.

CF: Il arrive que les entreprises technologiques françaises fassent l'objet de rachats. Vous sentez-vous dans la peau d'une cible éventuelle? Si oui, ce statut vous dérange-t-il?

PG: En tant que dirigeant, je conduis la société sur un chemin de croissance, un chemin où l'on fédère des talents autour de nous. Il n'est pas exclu que ce chemin puisse rencontrer à un moment donné celui d'une société plus grosse que la nôtre et je ne serai alors pas insensible à l'histoire qui pourrait être racontée. Le champ des possibles est donc ouvert. Nous possédons un talent affirmé, celui de fédérer autour de nos métiers des sociétés remarquables et nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir dans cette direction. Je souhaite bâtir une grande ETI et je ne cherche pas à tout prix un repreneur pour poursuivre l'aventure de la société.

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