(BFM Bourse) - Le titre rebondit mardi depuis son plancher historique, alors que la société de chimie verte a indiqué avoir atteint pour son procédé de production d'isobutène un niveau de rendement permettant une exploitation commerciale rentable.

Après dix années d'efforts pour mettre au point un procédé de production d'isobutène -un hydrocarbure représentant un marché d’environ 20 milliards de dollars et aujourd'hui extrait du pétrole exclusivement- à partir de ressources renouvelables (sous-produit de la production de sucre, céréales, déchets agricoles et forestiers), Global Bioenergies a franchi un cap déterminant. De quoi relancer l'action de 3,36% à 10,46 euros mardi vers 12h00.

Une procédé de production biologique compétitif face à la pétrochimie

Lundi, l'entreprise basée à Evry a annoncé avoir dépassé un rendement de 87% pour la production d'isobutène à partir de sucres résiduaires de l'industrie betteravière. Ce niveau rend la technologie de Global Bioenergies, fondée sur des bactéries modifiées pour synthétiser ce composé par fermentation gazeuse, compatible avec une exploitation à échelle commerciale, compétitive face à la pétrochimie, notamment pour les marchés haut-de-gamme tels que la cosmétique.

Ces avancées "sont de très bon augure pour notre premier projet d’usine porté par IBN-One, notre joint-venture avec Cristal Union, le n°2 du sucre en France", a souligné Marc Delcourt, co-fondateur et directeur général de Global Bioenergies.

Un partenariat au long cours avec Cristal Union

L'entreprise de biotechnologies et la coopérative sucrière (connue pour sa marque de sucre Daddy) se sont associées en 2015 dans IBN-One, détenue à parité, afin de construire la première usine de conversion de ressources renouvelables en isobutène. Les partenaires ont édifié un site pilote situé à Pomacle-Bazancourt, près de Reims, et s'efforcent de finaliser le financement d'une usine de capacité commerciale. La recherche de ce financement, initialement attendue au premier semestre 2018, est attendue dans les prochains mois.

Face à un pétrole abondant, l'entreprise a peiné à faire financer sa première usine

Introduite en Bourse en 2011, la firme a souffert ces trois dernières années d'une conjoncture macro-économique défavorable. La surabondance de l'offre de pétrole et la chute du cours a freiné beaucoup de projets visant à remplacer l'or noir par des procédés plus favorables à l'environnement. Le retard pour finaliser le montage financier de la première usine a fortement pénalisé le cours de Bourse. Et l'augmentation de capital de 12,4% réalisée en septembre pour un montant total de 6,2 millions d'euros lui a donné le coup de grâce avec un plus bas jusqu'à 10 euros (contre un cours d'introduction de 19,85 euros et un pic proche de 60 euros en 2015).

De nouveaux composés dans les tuyaux

Essentiellement financée par le capital jusqu'ici, l'entreprise espère cependant être en mesure de se financer à l'avenir grâce à des accords commerciaux, industriels et de la dette bancaire. D'autant que le redressement du baril ces derniers mois redonne toute leur compétitivité aux procédés biosynthétiques. Avec l'exploitation commerciale de son procédé isobutène désormais en vue, Global Bioenergies compte avancer sur d'autres composés tels que l'acétone, l'isopropanol, et à terme le propylène, sur la base d'une même approche de biologie de synthèse.