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La biotech Juno chute en Bourse après deux décès

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Inquiétude à Wall Street dans le secteur des biotechnologies après les décès de deux patients traités avec un traitement d’immunothérapie innovant.

L’action de la société de biotechnologie américaine Juno Therapeutics s’effondrait vendredi de près de 30% en début de séance sur le Nasdaq, glissant sous les 30 dollars (-27,1% à 29,88 dollars à 13h35 GMT) .

Juno Therapeutics suscite l’inquiétude après l’annonce des décès de deux patients lors de tests cliniques d'un traitement expérimental contre le cancer du sang, qui ont conduit l’agence américaine du médicament, la FDA, à demander la suspension de l’étude.

La société de biotechnologie a proposé à la FDA de modifier son protocole afin de poursuivre ses tests. L'agence sanitaire n'a pas encore donné sa réponse.

Renforcer le système immunitaire

Créée en 2013 à Seattle (ouest), Juno est spécialisée dans l'immunothérapie, une nouvelle approche consistant à renforcer le système immunitaire afin qu'il puisse lutter contre la maladie.

Elle développe ainsi des cellules immunitaires dont l'ADN a été modifié grâce à des ciseaux moléculaires baptisées "CAR-T". Celles-ci peuvent détecter et détruire des tumeurs échappant aux mécanismes de défense traditionnels du corps.

Précisément, la technologie CAR-T consiste à prélever une variété de globules blancs du patient appelés Lymphocyte T et à les reprogrammer génétiquement pour qu’ils expriment des récepteurs spécifiques à leur surface, capables de reconnaître une protéine spécifique des cellules tumorales.

Pas sans risque

Ces traitements innovants ont pour but de réussir là où les autres ont échoué. Ils génèrent un fort engouement depuis plusieurs années, illustré par les capitalisations boursières de plusieurs milliards de biotechs comme Juno Therapeutics (3,1 milliards de dollars) ou Kite Pharma (2,4 milliards de dollars).

Mais ils ne sont pas sans risque. Le principe de l'immunothérapie des cancers étant de relâcher "les freins" du système immunitaire, le danger est de provoquer une auto-agression de l’organisme.

François Berthon avec AFP