(BFM Bourse) - L'augmentation des charges de R&D a alourdi la perte opérationnelle d'Abivax en 2018, mais la perspective de prochains mois animés en termes d'études cliniques font progresser le titre de la biotech montpelliéraine.

Abivax a publié, jeudi matin avant Bourse, ses résultats 2018 et en a profité pour faire le point sur l'avancement de ses activités notamment au plan des essais cliniques. Pour l'exercice écoulé, la perte nette de la biotech -qui a récemment procédé à un recentrage stratégique vers les maladies inflammatoires- s'est creusée à 15,8 millions d'euros (contre -11,2 millions d'euros en 2017). De même, la perte opérationnelle d'Abivax a augmenté de 35% à -19 millions d'euros, notamment sous l'effet d'une progression des frais de R&D (+47% sur un an glissant, à 5,1 millions d'euros) en raison, principalement, "des coûts de développement d’ABX464 et de l'investissement dans la plateforme de recherche sur l'épissage des ARNm" précise le communiqué.

Autre indicateur important pour la biotech, sa trésorerie nette, à fin décembre 2018, s'élève à 13 millions d'euros, en recul de 4 millions d'euros par rapport à fin 2017, alors que le groupe indique que sa consommation de trésorerie s’élevait à 1,5 million d'euros par mois en 2018, soit 18 millions d'euros de cash-burn sur l'exercice écoulé

Abivax ajoute disposer d'une "trésorerie mobilisable de 35 millions d'euros" lui permettant de financer ses opérations jusqu'au 1er trimestre 2020. Une visibilité financière conditionnée toutefois aux hypothèses suivantes : le tirage d'une seconde tranche de 10 millions d'euros auprès de Kreos Capital, l'exercice de la ligne de 7 millions d'euros de financement en fonds propres avec Kepler Cheuvreux et le versement du crédit d'impôt recherche 2018 ainsi que le jalon Bpifrance RNPVir pour un total de 5 millions d'euros.

Côté produits, ABX464 a démontré, précise le groupe, une sécurité et une efficacité "impressionnantes" lors d'une étude dans la rectocolite hémorragique (RCH). L'ampleur et la durabilité de l'efficacité continuent de progresser après six mois de traitement lors d'une étude de maintenance. La molécule orale va faire maintenant l'objet d'une étude clinique de phase 2b dans la RCH et d'autres études cliniques dans la maladie de Crohn et la polyarthrite rhumatoïde.

Le groupe évoque également le dépôt en préparation d'une 'Investigational New Drug' (IND) auprès de la FDA aux Etats-Unis afin de lancer le premier essai clinique d'ABX196 chez des patients atteints de cancer du foie (carcinome hépatocellulaire). Enfin, deux composés issus de la plateforme de découverte d'ARNm (une nouvelle forme de thérapie génique) sont en voie d'entrée en développement préclinique dans le virus respiratoire syncytial (VRS).

Le directeur financier d'Abivax, Didier Blondel, s'est déclaré "ravi des progrès réalisés par Abivax en 2018, notamment du renforcement du potentiel de notre principal candidat-médicament ABX464, ainsi que des perspectives de la société pour 2019", le dirigeant se disant "convaincu du potentiel considérable d'ABX464 dans le traitement de multiples indications pour lesquelles les besoins médicaux sont insatisfaits et les opportunités de marché sont considérables". Et Didier Blondel d'ajouter que, "selon nos calculs, la valeur économique d'ABX464 à ce jour (valeur actuelle nette, VAN) outrepasse la valorisation boursière actuelle d'Abivax", raison pour laquelle la biotech n'a "pas l'intention d'opérer une levée de fonds dilutive complémentaire dans un avenir proche".

Vers 10h20, l'action Abivax s'adjuge 1,46% à 9,01 euros dans un volume d'échanges relativement nourri (0,2% du tour de table) et après avoir bondi de plus de 5% plus tôt dans la matinée. Le titre de la biotech montpelliéraine revient ainsi en territoire positif sur une semaine (+1,7%) mais reste mal orienté depuis le 1er janvier (-24%) après avoir très nettement rebondi au cours du quatrième trimestre 2018 (+29% sur 6 mois).