(BFM Bourse) - Malgré les signaux de ralentissement de l'économie mondiale, la Bourse de Paris a réussi à limiter ses pertes pour la première séance de la semaine, avec un léger repli de 0,18% à 5.260 points.
Après le décrochage de 2% enregistré vendredi en réaction à la publication d'indices PMI (indicateurs avancées de conjoncture) préoccupants concernant la zone euro (notamment l'Allemagne) et inférieurs aux attentes pour les États-Unis, assortis d'une inversion de la courbe des taux américains, la prudence domine sur la cote parisienne lundi. De fait, le baromètre de la Bourse de Paris qu'est le CAC 40 affiche un léger repli (-0,18% à 5.260,64 points), dans un volume d'échanges moyen de 3,4 milliards d'euros.
Dans le sillage du décrochage des bourses asiatiques (-3% à Tokyo, -1,97% à Shanghai), les places européennes ont ouvert en territoire négatif avant que la publication de l'indice allemand Ifo en milieu de matinée n'apporte un peu de baume au cœur des investisseurs, permettant au CAC de faire une brève incursion dans le vert, sans parvenir toutefois à s'y maintenir. En mars, l'indice (établi à partir des réponses d'un panel très large, portant sur 7.000 professionnels de différents secteurs d'activité) qui calcule le moral des investisseurs allemands a atteint 99,6 points, après 98,5 en février, une progression supérieure aux attentes.
Sur le dossier du Brexit, la situation reste inextricable, alors que la Première ministre Theresa May a annoncé, lundi, qu'en l'état actuel, l'accord négocié avec Bruxelles n'avait pas de soutien suffisant au Parlement pour pouvoir être soumis à un troisième vote. L'adoption de celui-ci est pourtant la condition suspensive mise par l'Union européenne à un Brexit ordonné, dont la date a été repoussée au 22 mai.
Les craintes de ralentissement économique pèsent encore à Wall Street
La Bourse de New York se montre hésitante, après une ouverture en baisse, toujours sur fond d'inquiétudes quant à un potentiel fléchissement de la croissance mondiale, tandis que le rapport transmis par le procureur Mueller au Congrès ne livre pas de conclusion définitive sur une éventuelle collusion du président américain avec la Russie au cours de l'élection présidentielle, et est donc ignoré par les opérateurs. Vers 18h15, le Dow grappille 0,1%, le S&P est à l'équilibre et le Nasdaq recule à la marge (-0,1%). Pour rappel, l'indice technologique avait abandonné 2,5% vendredi dernier (-1,8% pour le Dow).
Peu d'actualités sur le front des valeurs à Paris
Au sein du marché parisien, LVMH a connu une matinée mouvementée, chutant jusqu'à 8,85% à l'ouverture, vraisemblablement victime d'un "doigt qui dérape" autrement dit une erreur de manipulation d'un opérateur. Le titre est toutefois parvenu à revenir dans le vert en fin de matinée et boucle même la séance sur une hausse de 1,4% à 317,7 euros (après être tombé à 285 euros dans la matinée). Au sein du CAC 40, Air Liquide (+1,3%) était également bien orienté, ainsi que Schneider Electric qui grimpe de 0,8% après le relèvement à l'achat du conseil d'UBS.S'il est intervenu après Bourse, l'accord commercial signé lundi à l'occasion de la visite du président chinois Xi Jinping en France établit un nouveau record de commandes, en un seul contrat, pour Airbus. Au total, ce sont 290 Airbus A320 et 10 A350 qui vont être achetés par l'entreprise étatique chinoise CASC (China Aviation Supplies Holding Company). Un méga-contrat qui devrait faire monter le titre de l'avionneur européen, mardi, dès l'ouverture des échanges.
Plus forte baisse du marché parisien, Cellnovo abandonne encore 9,3%, tandis qu'un bon connaisseur du dossier souligne que le fonds Kreos bénéficie de nantissement sur la plupart des actifs de la société. Le regain d'aversion au risque incite également les opérateurs à se délester de beaucoup de dossiers compliqués à l'image de Vallourec (-5,8%), EOS (-6,4%), Amoeba (-7,2%) ou DBV Technologies (-5,3%). Dans l'autre sens, la meilleure performance de la séance est à mettre à l'actif du promoteur Les Nouveaux Constructeurs (+14,6%), qui a publié des résultats annuels de bonne facture assortis d'un carnet de commandes qui donne au groupe une bonne visibilité pour 2019.
Sur le marché des changes, l'euro est pratiquement stable à 1,1315 dollar (+0,1%). Sans surprise, le pétrole subit aussi le refroidissement de l'atmosphère qui règne sur les marchés, avec un repli de 0,14% du WTI à 58,97 dollars et un gain de 0,24% à 67,24 dollars pour le Brent vers 18h30.