(BFM Bourse) - En grimpant encore de 3,71% vendredi, le CAC 40 a porté son avance sur la semaine à 10,7%, soit la meilleure performance hebdomadaire depuis 2011 et la quatrième plus forte hausse hebdo depuis les années 1990. L'action quasiment illimitée des banques centrales et des signaux de redressement économique plus forts qu'attendus ont incité les opérateurs à se porter massivement à l'achat.

Dans un volume exceptionnel de 6,25 milliards d'euros, le CAC 40 a poursuivi vendredi son ascension quasi-ininterrompue depuis un mois. Après avoir à peine consolidé jeudi (-0,21%) dans le sillage des nouvelles annonces de la BCE, le baromètre du marché parisien a bondi de 3,71% à 5.197,79 points, portant sa performance hebdomadaire à +10,7%, un record depuis novembre 2011.

À l'image de la Réserve fédérale américaine, la Banque Centrale Européenne a fait comprendre qu'elle ferait tout faire pour relancer l'économie. Jeudi, la BCE a agi encore plus tôt et plus fort que ne l'attendait le marché via un relèvement à 1.350 milliards d’euros de son programme d’achats d'actifs face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP) à 1.350 milliards d’euros.

L'institution monétaire européenne "n’a pas laissé passer son tour de danse et a dévoilé un ensemble impressionnant de mesures visant à soutenir l'économie pendant sa réouverture progressive", a souligné le conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM Frédéric Rollin.

Les investisseurs ont également été pris par surprise par l'annonce du taux de chômage de mai aux Etats-Unis. Alors que le consensus redoutait un chiffre frôlant les 20% avec près 8 millions de destructions d'emplois sur le mois écoulé, le rapport officiel du Bureau of Labor Statistics a fait état dans un premier temps de 2,5 millions de créations nettes, permettant de faire redescendre légèrement le taux de chômage par rapport au mois précédent à 13,3%. Dans la foulée, le Dow Jones s'adjugeait 3,4%, le S&P 500 2,75% et le Nasdaq 2,15%.

Unibail, Renault et Airbus en vedette

En l'absence d'actualité microéconomique, le mouvement de rebond s'est poursuivi à Paris vendredi sur les valeurs les plus susceptibles de bénéficier du redémarrage des activités affectées par le confinement, à l'instar d'Airbus (+12,5%) ou Unibail-Rodamco-Westfield (+11%) . Les compartiments bancaires (+10,4% pour Société Générale, +8,6% pour BNP Paribas, +6,3% pour Credit Agricole) et automobile (+9,8% pour Renault, +8,7% pour Peugeot) sont également restés bien orientés. Seules deux valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge, et moins d'une vingtaine sur le SBF 120.

À noter que le gain de 3,64% de LVMH permet au géant français du luxe de dépasser de nouveau le seuil de 200 milliards d'euros de capitalisation boursière.

Sur le reste de la cote, Maisons du Monde a cédé 1,2% après avoir pourtant annoncé avoir obtenu un prêt garanti par l'État (PGE) de 150 millions d'euros pour faire face aux conséquences de la crise tandis que la biotech Lysogene a décroché de 21,8% à l'annonce de la suspension d'un essai clinique sur une thérapie génique.

L'euro au plus haut depuis 3 mois

Quant aux cours pétroliers, ils repartaient vivement à la hausse vendredi alors les investisseurs attendant l'issue de la réunion de l'Opep et d'autres pays producteurs comme la Russie qui devrait se tenir samedi. Le groupe Opep+ devrait discuter à cette occasion d'une prolongation des accords de réduction de la production. Le baril de WTI prenait 4,6% à 39,13 dollars quand le Brent reprenait 4,98% à 41,98 dollars.