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La Chine veut lancer son Bitcoin

La banque centrale de la république populaire asiatique va mettre en place un institut de recherche sur les monnaies numériques d'ici la fin de l'année

La banque centrale de la république populaire asiatique va mettre en place un institut de recherche sur les monnaies numériques d'ici la fin de l'année - Karen Bleier - AFP

La banque centrale de Chine va créer un institut de recherche sur les monnaies virtuelles d'ici la fin de l'année. Le but: créer une monnaie digitale souveraine.

La création d’un Bitcoin à la "sauce chinoise" se précise. Après avoir lancé en 2014 un groupe de travail sur les monnaies nationales numériques, la banque centrale de la république populaire chinoise va créer un institut de recherche sur les monnaies numériques d'ici la fin de l'année, rapporte le média local Caixin. Ce nouvel institut, qui sera affilié à la Banque populaire de Chine (BPC), compte embaucher six chercheurs pour étudier l'architecture technologique des monnaies digitales. La Chine n'est pas seule à se pencher sur le bien-fondé des monnaies numériques. D'autres pays ou institutions financières ont déjà exploré ces thématiques.

La banque Citigroup a commencé à effectuer des tests sur sa monnaie numérique, le "Citicoin", tandis que Goldman Sachs a déposé un brevet pour sa monnaie numérique "SETLcoin" pour le règlement de transactions. Les banques centrales du Royaume-Uni, de la Russie, du Canada et plus récemment celle de la Suède ont également manifesté leur intérêt pour développer des devises numériques.

Pour Pékin (et les autres), le but de ces opérations est de créer une monnaie capable de réduire les coûts relatifs à la production et à la circulation des billets de banque et d’améliorer également la transparence des transactions financières. Une solution qui permettrait ainsi de réduire les possibilités de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale.

Le Bitcoin interdit aux banques chinoises depuis 2013

Si la Chine souhaite développer les crypto-monnaies, elle s'en méfie également. Et notamment du Bitcoin. La banque centrale chinoise avait ainsi interdit à ses institutions financières de l'utiliser en 2013, expliquant à l'époque qu'il "ne possédait pas les attributs d’une monnaie tels que le remboursement juridique et la capacité d’’application des lois." 

Il faut dire que les particuliers chinois, qui, eux, ont le droit d'en détenir, sont de gros consommateurs de Bitcoin. Les deux principales plateformes d’échange de la monnaie virtuelle dans le pays, OKCoin et Huobi, représentent à elles seules désormais plus de 90% des échanges mondiaux. Cette énorme demande s'explique en grande partie par la baisse du yuan face au dollar (-5% depuis le début d'année), qui incité les investisseurs du pays à liquider leurs actifs au moyen d’une devise forte ayant tendance à prendre de la valeur (+70% pour le bitcoin depuis le 1er janvier). Un nouveau casse-tête pour les autorités chinoises soucieuses de limiter au maximum les fuites de capitaux qui ont coûté en 2015, 1.000 milliards de dollars à l’économie du pays.