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La Chine veut mettre fin aux Bourses trop volatiles

Les Bourses chinoises verront les échanges interrompus s'il y a trop de volatilité.

Les Bourses chinoises verront les échanges interrompus s'il y a trop de volatilité. - Johannes Eisele - AFP

Les autorités de régulation chinoises veulent éviter qu'un nouveau krach se produise. Pour cela les échanges boursiers seront interrompus en cas de fortes hausses ou baisses.

5% maximum! A partir de janvier, les échanges sur les Bourses de Shanghai et Shenzhen seront temporairement interrompus si le marché s'effondre ou s'envole de 5%, ont annoncé les autorités de régulation, afin d'enrayer la folle volatilité des cours et d'éviter que se répète le spectaculaire krach de l'été dernier. Désormais, tous les échanges seront suspendus pendant 15 minutes si l'indice CSI300 --qui agglomère les performances des 300 principales entreprises cotées-- fluctue de 5%, selon des communiqués publiés juste avant le week-end par les opérateurs boursiers.

En cas d'oscillation extrêmement rapide, si l'indice CSI300, dont les poids lourds incluent les géants pétroliers et bancaires du secteur étatique, perd ou gagne 7%, les échanges seront suspendus pour le reste de la séance afin d'éviter des "risques systémiques", c'est-à-dire un effet de panique qui s'auto-alimente. Jusqu'à présent, les titres individuels peuvent fluctuer de 10% maximum en séance.

Cette annonce marque un nouvel effort des autorités de régulation pour renforcer l'encadrement des marchés après un été catastrophique où elles s'étaient surtout distinguées par leur impuissance. La Bourse de Shanghai s'était effondrée de plus de 30% en quelques semaines à partir de la mi-juin, dans un climat d'affolement général, que des interventions massives mais maladroites du gouvernement --notamment via des achats concertés d'actions par les organismes publics et maisons de courtage-- n'étaient pas parvenues à enrayer. Sous pression et soucieux de rassurer, Pékin avait alors promis de combattre les "ventes à découvert malfaisantes", les manipulations de prix et délits d'initiés, tout en interdisant aux gros actionnaires de céder leurs participations.

Nette réduction des heures d'ouverture des échanges

Depuis fin août, la place shanghaïenne a rebondi d'à peu près 20% --mais les volumes d'échanges ont dégringolé, signe d'une raréfaction de la liquidité et d'une défiance persistante. Outre les mécanismes de suspension, les régulateurs ont par ailleurs dévoilé vendredi une nette réduction des heures d'ouverture des échanges de contrats à terme adossés aux indices boursiers, dans le même objectif d'endiguer la volatilité générale des marchés. Ces nouvelles règles, qui entreront en vigueur au 1er janvier, "permettront de stabiliser les marchés, de maintenir l'ordre, de protéger les intérêts des investisseurs et de promouvoir le développement durable des marchés de capitaux", a assuré dans un communiqué la Commission de régulation des marchés financiers (CSRC).

Contrairement aux places occidentales, la très grande majorité des investisseurs sur les Bourses chinoises sont des particuliers, dont beaucoup empruntent le plus gros des fonds avec lesquels ils achètent des actions: des facteurs qui tendent à accentuer vertigineusement les tendances du marché. "L'introduction de ce +disjoncteur+ contribuera à diminuer les embrasements émotionnels et donnera aux marchés un caractère plus rationnel, en donnant aux investisseurs un peu de temps pour se calmer", a indiqué à l'AFP Chen Jiahe, analyste du courtier Cinda Securities.

D. L. avec AFP