(BFM Bourse) - Les clients d'Eurofins ne se sont visiblement pas détournés du groupe d'analyses, apprécie Oddo BHF. Au troisième trimestre, la firme a généré une croissance organique de 6,4%. De quoi largement rassurer le marché, refroidi il y a quinze jours par les accusations d'un vendeur à découvert.
Plombé il y a deux semaines par un rapport du fonds britannique ShadowFall visant à discréditer la direction de l'entreprise, le cours d'Eurofins achève de se rétablir lundi grâce à l'annonce d'une solide croissance du chiffre d'affaires au troisième trimestre. Vers 11h30, l'action s'adjuge 5,8% à 467 euros, à l'occasion d'une cinquième séance consécutive dans le vert.
"Le T3 2019 (troisième trimestre 2019, NDLR) a été un trimestre très positif pour Eurofins alors que le groupe a opéré un redressement rapide après la cyber-attaque de juin et réalisé une forte croissance organique", s'est félicité le PDG Gilles Martin.
Le chiffre d'affaires du géant français de l'analyse des produits pharmaceutiques, alimentaires et de l'environnement s'est élevé à 1,167 milliard d'euros entre juillet et septembre, en augmentation de 22,3% sur un an, dont 6,4% de croissance organique, c'est-à-dire à taux de changes et périmètre constants (+7,3% hors Boston Heart Diagnostic, société américaine spécialisée du diagnostic cardiologique rachetée en 2014 mais qui souffre depuis à cause d'une politique de déremboursement de ces tests par les mutuelles).
Retour à la normale pour les activités du groupe
Sur l'ensemble des neuf premiers mois, les revenus s'élèvent à 3,335 milliards d'euros, en hausse de 23,6% (la croissance organique n'étant pas estimée, faute de pouvoir établir une comparaison fiable sur le deuxième trimestre où la cyber-attaque sur les serveurs du groupe fausse les calculs).
Désormais, les opérations sont dans l'ensemble revenues à la normale, indique le groupe. De ce qu'Eurofins peut en juger à ce stade, l'impact sur les comptes apparaît du même ordre de grandeur que dans sa première estimation fournie fin août, soit un coût d'environ 51,5 millions d'euros sur l'Ebitda (résultat avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements). Le coût net devrait toutefois être "bien moindre", étant confirmé que l'interruption forcée d'activité est couverte par les assurances (un premier paiement a été perçu). Dans l'absolu, la couverture dont bénéficie le groupe dépasse les coûts mentionnés, mais la firme ne cache pas que les efforts pour quantifier et s'accorder sur les montants exacts "dureront un moment".
Pour Oddo BHF, le niveau de croissance organique retrouvé au troisième trimestre "invalide notre thèse de prudence sur le fondement de potentielle perte de business de la part de clients d'Eurofins qui auraient pu vouloir diversifier leur exposition (et leur risque) suite à la cyber-attaque". Cela n'a pas été le cas visiblement, ou du moins dans des proportions très inférieures à ce que le bureau d'études pouvait redouter. Dès lors, Oddo BHF remonte son objectif à 425 euros, au lieu de 375 euros.
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