(BFM Bourse) - Depuis dix ans, jamais la croissance organique de L'Oréal n'avait été aussi soutenue qu'au trimestre écoulé. Emporté par la correction boursière d'octobre avec le reste de la cote, le titre rebondissait vivement mercredi.
De quoi susciter une révision à la hausse des attentes du consensus. Au troisième trimestre, le géant français des cosmétiques a nettement dépassé les projections, affichant une croissance de son chiffre d'affaires de 6,2% à 6,473 milliards d'euros, soit une progression en données comparables de 7,5% au lieu de +6% anticipé. Il s'agit de la plus forte croissance trimestrielle enregistrée depuis dix ans.
Les craintes sur la demande chinoise pas matérialisées
Cette performance a été tirée par le luxe, dont les ventes comparables ont défié les inquiétudes relatives à la Chine en augmentant de 15,6% quand les analystes anticipaient +11% en moyenne, soutenue en particulier par les marques Lancôme, Yves Saint Laurent, Giorgio Armani et Kiehl's. La division cosmétique active a aussi fait mieux qu'attendu (+13,1%, contre +10%), portée selon L'Oréal "par les aspirations des consommateurs pour la dermocosmétique et par la qualité de son portefeuille de marques".
La division des produits grand public est restée ralentie par des difficultés persistantes dans certains pays, dans la droite ligne du premier semestre à +2,3%. La performance des produits professionnels, qui poursuit sa transformation, est apparue quasi-stable (+1,5%).
Vers un relèvement du consensus
Ne fournissant pas d'objectifs précisément chiffrés, la direction n'a pas modifié les perspectives pour 2018, rappelant simplement attendre cette année une croissance (à périmètre et taux de changes constants) "significative" du chiffre d'affaires associée à une "progression" de la rentabilité. Cependant, la moyenne des prévisions des analystes devrait s'ajuster à la hausse après la publication de ce point trimestriel, pronostique UBS.
Pour le bureau d'études, la prime de 35% dont bénéficie L'Oréal par rapport à la valorisation moyenne des biens de consommation n'est en rien bon marché. Mais la banque helvète rappelle que cette prime est déjà allé bien plus haut au cours des cinq dernières années, jusqu'à 61%, et que la croissance comparable du groupe n'a rien à voir avec celle du secteur. De plus, avec un solde de trésorerie sur dette susceptible d'atteindre 2 milliards d'euros à la fin de l'exercice, d'après UBS, le bilan du groupe français lui offre bien des options. Le bureau d'études confirme son conseil d'achat avec 215 euros pour objectif. Mercredi vers 11h15, l'action prenait la tête du CAC 40, gagnant 5,6% à 196,80 euros.
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