BFM Patrimoine
Placements

La folie bitcoin continue

Bitcoin to the moon

Bitcoin to the moon - GIF/Giphy /Gifhell

Cette semaine, le cours du bitcoin a dépassé les 8300 dollars, son plus haut historique. Dopée par l'adoubement progressif du monde de la finance, la crypto-monnaie séduit un nombre grandissant de curieux qui y voient un moyen de s'enrichir facilement. Au risque de se brûler les ailes?

Avec un cours au niveau record de 8300 dollars lundi 20 novembre, le bitcoin se sera bien vite remis de la chute de près d’un tiers de sa valeur le week-end précédent. La plus célèbre des monnaies électroniques, dont le cours ne dépassait pas les 1000 dollars au 1er janvier 2017, affiche aujourd'hui une capitalisation de plus de 130 milliards de dollars, soit 56% de ce que pèse l'ensemble des crypto-monnaies déjà "minées" dans le monde. 

-
- © -

Une demande toujours plus forte

C’est peu dire que le bitcoin est sous les projecteurs. Pas un jour ne se passe sans qu’un flot d’articles de presse ne suscitent la curiosité des internautes, gonflant d'autant le nombre potentiel de curieux, tentés d'ouvrir un compte sur l’une des plateformes d’échange de crypto-monnaies. Ainsi, Coinbase, la plus importante place de marché au monde pour ce type de transactions, affichait quelque 12,8 millions de comptes ouverts au 18 novembre, contre 4,7 millions un an plus tôt. Si tous ces comptes ne sont pas ou plus actifs, c’est la progression ces derniers mois qui est intéressante: 55.000 nouveaux comptes par jour en novembre contre 32.000 en octobre et 27.000 en septembre, rien que sur cette plateforme.

-
- © -

Or cet afflux de nouveaux venus ne peut que faire grimper le cours. "Ces gens-là arrivent pour acheter, pas pour vendre. Il y a un effet d’entonnoir" affirmait ainsi Alain Pitous, gestionnaire d’actif à Paris, sur BFM Business. Logique, car l’envolée du cours ces derniers mois n'incite pas les détenteurs des quelques 16,7 millions de bitcoins en circulation dans le monde à les revendre... pour l’instant. 

La reconnaissance des acteurs institutionnels 

Parallèlement, le secteur de la finance, qui avait longtemps regardé le bitcoin avec commisération, commence à prendre sérieusement le sujet en considération. L’un des plus gros opérateurs boursiers au monde, le CME Group à Chicago a même créé la surprise fin octobre en lançant un contrat à terme sur le bitcoin ("futures" en anglais, deux parties s'engagent à l'avance sur le prix d’un actif, dont la livraison et le paiement se font à échéance). Pour la première fois, le bitcoin sera échangé dans un cadre réglementé. De quoi rassurer bon nombre d’investisseurs.

Attendus pour la deuxième semaine de décembre, ces produits dérivés ont déjà attiré l'attention de l’un des plus gros fonds d’investissement britanniques, Man Group, qui gère 100 milliards de dollars d’actifs: "Si le CME lance ses options sur le bitcoin, nous nous positionnerons" annonçait son PDG, Luke Ellis, la semaine dernière. Une déclaration qui aura sans aucun doute eu un effet plus que positif sur le cours de la crypto-monnaie ces derniers jours. 

Mais les perspectives de retour sur investissement à deux, voire trois chiffres ne sont pour autant pas du goût de tout le monde. “L’introduction du bitcoin sur le marché à terme va décupler sa volatilité. Cela peut tendre vers 100.000 comme vers zéro” tempère Jean-Louis Cussac, trader indépendant et fondateur de Perceval finance conseil. Dans cette même lignée, l’Autorité des marchés financiers (AMF) publiait en fin de semaine dernière un petit guide sur l’investissement en bitcoin, rappelant, elle aussi, que la spéculation pouvait être un jeu dangereux pour les néophytes. Un jeu où l'on peut gagner gros... ou perdre toute sa mise.

Tom Mery