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La galaxie Fiat malmenée en Bourse par le départ de Sergio Marchionne

Le départ de Sergio Marchionne du groupe Fiat a eu des incidences en Bourse. (image d'illustration)

Le départ de Sergio Marchionne du groupe Fiat a eu des incidences en Bourse. (image d'illustration) - Marco Bertorello - AFP

L'univers Fiat a été fortement chahuté lundi sur les places financières par les bouleversements intervenus dans les états-majors après l'annonce du départ de son emblématique patron Sergio Marchionne.

Le retrait de Sergio Marchionne du groupe Fiat a secoué les titres liés au constructeur transalpin. À Milan (Italie), FCA, CNH Industrial, et surtout Ferrari, trois groupes contrôlés par la famille Agnelli, ont accusé le coup. FCA a reculé de 1,50% à 16,17 euros, CNH Industrial a perdu 1,70% à 8,672 euros et Ferrari a dévissé de 4,88% à 113,95 euros. Exor, la holding de la famille Agnelli, a chuté par ailleurs de 3,25% à 54,76 euros.

À Wall Street (États-Unis) qui accueille la principale cotation de Ferrari, le titre de la célèbre marque au cheval cabré reculait vers 16H30 GMT de 4,27% à 134,02 dollars après avoir plongé de plus de 5% à l'ouverture. L'action de Fiat Chrysler Automobile USA (FCA US) y lâchait 1,73% à 18,99 dollars.

Les investisseurs se montrent inquiets 

Les actionnaires s'interrogent sur l'avenir de ces groupes après le départ de Sergio Marchionne, 66 ans, en raison de graves complications survenues en fin de semaine dernière après une opération. En 14 ans, il a profondément remodelé Fiat, premier employeur privé du pays, d'abord en redressant l'entreprise, puis en l'alliant en 2009 à l'américain Chrysler, tout en le scindant en trois avec la création de CNH Industrial et le détachement de Ferrari.

Réunis en urgence samedi, les administrateurs de FCA, Ferrari et CNH Industrial ont désigné quatre personnalités pour reprendre le lourd héritage et toutes les casquettes de ce bourreau de travail.

Le patron de Jeep, Mike Manley, qui a fait du constructeur américain le joyau de FCA, prend la tête du groupe automobile. Louis Camilleri, ancien patron de Philip Morris, devient administrateur délégué de Ferrari, dont John Elkann, président de FCA et petit-fils d'Umberto Agnelli, prend la présidence. C'est une femme, Suzanne Heywood, qui arrive à la tête de CNH Industrial, le groupe de gros engins et camions issu d'une scission en 2011.

Avec le départ de Sergio Marchionne, Ferrari "perd un gagnant" sous la houlette duquel l'action a bondi de plus de 155% depuis son entrée en Bourse à Wall Street, ont rappelé les analystes de Credit Suisse. "Mais la trajectoire du groupe reste la même", ont-ils ajouté en réaffirmant leur confiance dans ses performances à venir. "Même si nous nous attendons à de la volatilité à court terme, le temps pour le marché de digérer les changements de direction", Sergio Marchionne "n'est pas la seule raison du succès de RACE", le symbole sous lequel Ferrari est échangée à la Bourse de New York, ont-ils justifié. 

Une succession préparée 

Du côté de FCA, Sergio Marchionne avait déjà préparé sa succession pour passer la main l'année prochaine, et nombreux sont ceux qui ont insisté, à commencer par John Elkann dans un courrier aux salariés de FCA, sur les capacités de Mike Manley, qui a été au coeur de l'élaboration du plan stratégique 2018-2022 présenté début juin, à assurer la continuité.

"Nous ne pensons pas que Mike Manley va dévier de la stratégie annoncée", ont d'ailleurs commenté les experts de l'agence de notation S&P Global Ratings. Les changements à la tête de FCA n'affectent pas leur évaluation de l'entreprise, assurent-ils. Mais des experts ont aussi relevé que ce Britannique discret n'était peut-être pas aussi armé que Sergio Marchionne, diplômé en droit, en management, mais aussi en philosophie, qui a réussi à conquérir politiciens, médias et syndicalistes, en particulier en Italie.

À l'approche de la publication mercredi des résultats trimestriels de l'entreprise, il doit déjà faire face à la démission du responsable de FCA pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, Alfredo Altavilla, qui faisait partie des successeurs pressentis à Sergio Marchionne.

A.M. avec AFP