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La peur d'une guerre commerciale sème la zizanie sur les Bourses mondiales

Les Bourses européennes après les tensions commerciales entre Pékin et Washington

Les Bourses européennes après les tensions commerciales entre Pékin et Washington - Nicolas Asfouri-AFP

L'envenimement du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis fait craindre aux investisseurs un ralentissement de la croissance mondiale et pèse donc sur l'ensemble des Bourses mondiales.

En signant jeudi un mémorandum ciblant "l'agression économique de la Chine", Donald Trump ne pensait sûrement pas créer autant de turbulences sur les marchés financiers. Et pourtant, un à un, tous les principaux indices ont commencé à chuter lourdement. Wall Street a été le premier à montrer son inquiétude face aux risques d'une guerre commerciale entre Washington et Pékin.

Les trois indices phares américains, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P500, ont ainsi clôturé en baisse de respectivement 2,93%, 2,43% et 2,52% jeudi soir. Suivis en début de matinée par les places asiatiques, les plus concernées par ce conflit commercial. La Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 4,51% tandis que celle de Shanghaï a fini en retrait de 3,39%.

Les Bourses européennes tentent de limiter la casse, mais sont quand même rapidement tombées dans le rouge ce vendredi. Le CAC 40 perdait ainsi plus de 1,45% vers 12h45 tandis que le Dax allemand et le Footsie britannique chutaient de respectivement -1,6% et -0,7%. "C'est la première fois que les marchés réagissent violemment à des mesures politiques. Certes, dans le passé, le référendum britannique ou l'élection américaine avaient généré de la volatilité à court terme, mais cette fois il ne s'agit pas d'une réaction à un scrutin, mais bien à une stratégie politique déployée par la Maison blanche et dont les conséquences inquiètent sérieusement les investisseurs", ont souligné les analystes d'Aurel BGC, cité par l'AFP. Si les marchés actions chutent lourdement, certains actifs financiers arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu. Ainsi l'or, valeur refuge par excellence, a touché un plus haut d'un mois à 1340 dollars l'once tandis que le franc suisse remontait face au billet vert et à l'euro.

La Chine répond, mais ne surenchérit pas

Les investisseurs craignent maintenant que ces tensions poussent la Chine à adopter des mesures coercitives à l'encontre des États-Unis, en tombant dans un jeu de surenchère. Car, Pékin, qui ne compte pas se laisser faire, a réagi rapidement au mémorandum américain en dévoilant une liste de 128 produits, ou lignes tarifaires, sur lesquelles elle appliquera des droits de douane de 15% ou 25% en cas d'échec des négociations avec Washington. Ces mesures ne toucheront toutefois que 3 milliards de dollars de produits importés en provenance des États-Unis, soit à peine 2% du total de leurs exportations vers la Chine, ce qui montre tout de même que Pékin ne cherche pas à entrer en conflit frontal.

 "Nous considérons toujours que la Chine aurait beaucoup à perdre de mettre en place des mesures tarifaires restrictives et que Xi Jinping jouera la carte de l’apaisement au cours des prochaines semaines", ont commenté les analystes de CM-CIC Securities dans une note.

Les investisseurs resteront tout de même très attentifs à l'évolution des relations entre les deux pays. "Les relations entre Pékin et Washington seront suivies comme le lait sur le feu dans les prochaines semaines et il sera particulièrement ardu de distinguer ce qui relève des effets d'annonce ou de réalités plus concrètes", écrit le cabinet Aurel BGC.

S.B.