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L'affaire Standard Chartered ravive les tensions entre Wall Street et la City

Le directeur général de Standard Chartered dénonce une atteinte à la réputation de sa banque.

Le directeur général de Standard Chartered dénonce une atteinte à la réputation de sa banque. - -

La banque britannique, gravement mise en cause par le régulateur de l’Etat de New York à cause de ses relations d’affaires avec l’Iran, pourrait riposter. A Londres, certains dénoncent un excès de zèle opportuniste des autorités américaines.

L’affaire agace outre-Manche. Selon le Financial Times, publié le jeudi 9 août, Standard Chartered pourrait contre-attaquer après les lourdes accusations dont elle fait l’objet de la part du département des services financiers de l’Etat de New York (DFS). La banque britannique serait en train de consulter des avocats spécialisés afin de lancer des poursuites contre le régulateur américain. Dans les colonnes du Financial Times, le directeur général de Standard Chartered, Peter Sands, n'a pas évoqué l'éventualité d’une riposte. Il a cependant insisté sur le dommage de réputation causé par le DFS alors que la procédure vient à peine de débuter et qu’une éventuelle condamnation est loin d’être acquise.

L'établissement est accusé d'avoir contourné l'embargo américain sur l'Iran et caché 250 milliards de dollars de transactions avec la République islamique. Elle a toujours nié les faits. Mais elle n'en est pas moins pointée du doigt par Wall Street comme l'un des symboles de la finance irresponsable. A la City, on parle d'un discours politique qui fait de Londres un bouc émissaire un peu facile. Et les critiques se multiplient sur les méthodes employées par le régulateur new-yorkais.

Le gouverneur de la banque d'Angleterre monte au créneau

Ainsi, la Financial Services Authority (FSA), le gendarme financier britannique, aurait vivement contesté le fait que ces accusations soient rendues publiques. Même Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, est monté au créneau. Connu pour être l'un des plus féroces partisans de la finance propre, il a pris la défense de Standard Chartered et a appelé ses confrères américains à un peu plus de retenue: "Les différentes autorités réglementaires qui enquêtent sur un dossier devraient éviter de faire trop de commentaires publics jusqu'à ce que les enquêtes soient terminées", a-t-il déclaré.

L'affaire Standard Chartered est donc une nouvelle source de tensions entre Londres et New York, après l'affaire du Libor. Ces soupçons de manipulation du taux interbancaire, fixé chaque jour à Londres. Là encore, les Etats-Unis sont très critiques et dénoncent la légèreté des autorités britanniques dans ce dossier.

Dorothée Balsan et BFMbusiness.com