(BFM Bourse) - Héritier des "Grandes Blanchisseries de Pantin", le spécialiste de la location-entretien d'articles textiles, d'hygiène et de bien-être a tiré parti en 2018 de son expansion à l'international, accélérée par le rachat du britannique Berendsen. De quoi susciter un fort rebond en Bourse.

La fin d'année 2018 s'est révélée meilleure qu'attendu chez Elis, avec une accélération de la croissance organique à +3% au dernier trimestre. Le titre, qui avait perdu plus de 36% en 2018 (première performance annuelle négative depuis l'introduction en Bourse), bénéficie d'un regain d'intérêt jeudi à cette annonce, gagnant 5,2% à 14,54 euros vers 10h00.

Sur les marchés historiques d'Elis, le groupe a enregistré des niveaux de croissance "satisfaisants", selon le président du directoire Xavier Martiré. En France -qui demeure le premier marché avec plus d'un milliard d'euros de revenus sur l'année- la croissance annuelle a atteint 2,2% en France tirée par de nouveaux gains de parts de marché dans un contexte de prix désormais "légèrement favorable". Bénéficiant d'un effet calendaire positif, le dernier trimestre a même signé une hausse de 3,1% dans l'Hexagone, malgré l’impact du mouvement des Gilets Jaunes sur l’hôtellerie parisienne en décembre, dont le coût est évalué à 1,5 million d'euros.

En Europe centrale, Elis fait état d'un bon dynamisme commercial en Pologne et aux Pays-Bas et d'une légère croissance en Allemagne tandis que la contraction en Suisse s'est atténuée. La dynamique commerciale est restée forte en Scandinavie et en Europe du Sud tandis que le Brésil a enregistré une forte croissance en dépit de la baisse de l’inflation, a souligné le groupe dans un communiqué.

Limiter les pertes de clients chez Berendsen

S'agissant du Royaume-Uni et de l'Irlande, la tendance s'est améliorée tout au long de l’année. "Depuis l’acquisition de Berendsen, Elis a lancé, sur le secteur de l’hôtellerie, de nombreuses actions visant, d’une part, à limiter les pertes de contrats de clients mécontents de la qualité de service rendue par Berendsen avant l’acquisition et, d’autre part, à augmenter les prix de certains contrats pour lesquels Berendsen avait consenti des baisses très significative", a expliqué Elis. "Sur le segment des vêtements de travail, où les prix sont satisfaisants, nous avons porté une attention particulière à la rétention des clients". Ces actions ont porté leurs fruits avec une hausse des prix et une réduction des pertes de contrat de sorte que la contraction (à périmètre et taux de changes constants), qui était de 2,9% en 2017, s'est réduite à -1,1% l'an dernier (avec un retour à la croissance au dernier trimestre).

Les chiffres sont ici pro forma de l'acquisition de Berendsen, c'est-à-dire comme si l'acquisition de Berendsen avait été consolidée au 1er janvier 2017 afin de pouvoir comparer les évolutions annuelles, alors que cette consolidation n'a été réellement effective qu'en septembre 2017

Au total, les revenus du leader paneuropéen de l'entretien du linge se sont élevés à 3,133 milliards d'euros sur l'exercice, contre 2,193 milliards l'an dernier en données publiées (n'intégrant Berendsen que sur quelques mois). La croissance proforma ressort à +3%, soit +2,4% en données organiques (à périmètre et taux de changes constants).

Un fort potentiel de redressement outre-Manche

Le communiqué d'Elis ne précise pas les objectifs de marge pour l'exercice écoulé, mais Midcap Partners s'attend à ce que la cible d'un taux d'Ebitda de 31,5% soit atteinte, l'activité au Royaume-Uni offrant logiquement le plus fort potentiel de redressement par rapport à une marge inférieure à 25% en 2017.

Le bureau d'études confirme sa recommandation à l'achat avec un objectif de cours de 24,60 euros par action, considérant que la publication du chiffre d'affaires "démontre la qualité du business model" d'Elis.