(BFM Bourse) - Animé par les bons chiffres de l'emploi américain et de nouveaux espoirs d'avancées sur le front commercial sino-américain, le CAC 40 a progressé pour la 4e séance d'affilée et franchi le seuil symbolique des 5.000 points sous lequel l'indice évoluait depuis le 5 décembre dernier.

Le CAC 40 a terminé la semaine sur une hausse de 0,53% à 5.019,26 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,37 milliards d'euros. La veille, l'indice vedette de la cote parisienne avait déjà fini en hausse de 0,36%, après des progressions de 0,81% mardi puis de 0,94% mercredi. À la faveur de ces quatre gains consécutifs, le CAC 40 s'est adjugé 1,9% sur la semaine, portant ses gains à plus de 6% depuis le début de l'année 2019.

Après le brutal reflux enregistré depuis l'automne 2018 sur la plupart des marchés, l'exercice 2019 a donc mieux commencé et cela se vérifie également outre-Atlantique. À la Bourse de New York, le S&P 500, indice de référence des professionnels de la gestion pour les États-Unis, a grimpé de 7,87%, sa meilleure performance mensuelle depuis octobre 2015.

Si les opérateurs faisaient preuve d'un optimisme prudent au cours de la matinée avant la publication des statistiques américaines sur l'emploi, la publication des chiffres dans l'après-midi a confirmé le sentiment du marché, l'économie US ayant créé quelque 304.000 nouveaux emplois lors du mois de janvier, dont 52.000 pour le seul secteur de la construction. Une excellente performance sachant que le "shutdown" a paralysé les administrations américaines pendant plus d'un mois.

Sur le front commercial sino-américain, Donald Trump a déclaré que "d'énormes progrès" avaient été réalisées à l'occasion des discussions des deux derniers jours à Washington et Pékin a également saluée "des avancées importantes". De nombreux points de litiges restent toutefois en suspens avant que les deux plus grandes puissances économiques puissent définitivement enterrer la hache de guerre commerciale. En Chine, l'activité manufacturière s'est encore contractée en janvier, enregistrant son plus fort repli depuis trois ans, selon l'indice indépendant Caixin publié vendredi après-midi.

Cette semaine, les marchés auront logiquement été animés par les publications d'entreprises, qui ont apporté leur traditionnel lot de déceptions (de Caterpillar à American Airlines en passant par Nvidia), largement compensées par les performances convaincantes de plusieurs grands groupes (Boeing, Facebook, LVMH notamment) aussi bien qu'une multitude de small et midcaps, ce qui a incité les opérateurs à se repositionner en profitant du dégonflement des valorisations opéré en fin d'année dernière.

JC Decaux et Maisons du Monde à l'honneur

Le palmarès du marché parisien s'est une nouvelle fois fait le reflet des publications des entreprises depuis la dernière clôture, avec notamment un bond de 5,5% de JCDecaux après une nouvelle année record. Parmi les autres hausses notables, Xilam Animation a pris 8,3% du fait de l'éloignement de l'hypothèse d'une reprise de Gulli, qui apparaissait comme un pari énorme et à l'issue incertaine à l'échelle du créateur d'Oggy et les Cafards. Maisons du Monde (+7,4%) a de son côté tiré parti du relèvement à l'achat du conseil de Goldman Sachs.

Certains résultats sont cependant moins appréciés comme en témoigne le recul de 11% d'Ateme, malgré une septième année consécutive de croissance en 2018. Le titre Vallourec a poursuivi sa descente aux enfers malgré un rebond dans l'après-midi (-6,2% vers 12h30 pour boucler en baisse de seulement 1,2%, à un nouveau plus bas historique), au lendemain d'un article incendiaire de Bloomberg.

À noter que le segment du luxe a poursuivi sur sa lancée de la veille, entraîné par les nouveaux résultats record de LVMH et par des rumeurs en matinée selon lesquelles la banque de Chine serait prête à baisser les taux d'intérêt pour relancer la croissance. LVMH prend 1,75%, Kering gagne 2% tandis que Hermès a grappillé 0,11% à 525,0 euros.

Le marché pétrolier s'est également animé dans l'après-midi avec une hausse de 0,52% pour le baril de Brent à 62,22 dollars vers 18h30 tandis que le WTI s'adjuge 1,57% à 54,85 dollars, au plus haut depuis fin novembre dernier.

De son côté l'euro confirmait sa vigueur à 1,1470 dollar (+0,21%) en fin de séance.