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Le CAC 40 est définitivement sorti de la crise

Avec 94 milliards d'euros de profits enregistrés en 2017, les performances du CAC 40 sont revenus à leurs niveaux d'avant crise.

Les groupes du CAC 40 ont affiché une croissance dynamique en 2017, avec un bond de leurs résultats, revenus à leurs niveaux d'avant crise, indique une étude des cabinets de conseil EY et Ricol Lasteyrie publiée dimanche soir.

"Le CAC 40 a signé un millésime de très bonne facture, sorti des années de crise, il est à présent dans une dynamique extrêmement positive", a commenté auprès de l'AFP, Marc Lefèvre, associé chez EY.

Le résultat net cumulé des groupes membres de l'indice a atteint 94 milliards d'euros l'année dernière contre 77 milliards en 2016, soit un bond de 22%, observe la douzième édition du "Profil financier du CAC 40", qui porte sur l'année 2017.

Cette hausse, qui confirme la tendance de l'an passé, a été notamment tirée par "la progression des résultats de Sanofi, Safran, ArcelorMittal, LVMH, Airbus et Engie", précise l'étude.

1306 milliards d'euros de chiffre d'affaires global

"Nous voyions déjà en 2016 que beaucoup de paramètres s'amélioraient, ce qui manquait, c'était la croissance, qui a justement atteint un très bon niveau en 2017", a ajouté Marc Lefèvre.

Le chiffre d'affaires global des sociétés composant l'indice parisien a augmenté de 5% en 2017, s'élevant à 1306 milliards d'euros. Cette progression est "principalement tirée par la croissance organique".

"Les groupes du CAC 40, qui sont très internationaux, ont profité à plein de la croissance mondiale", a souligné l'expert du cabinet EY. Seules huit sociétés ont vu leur chiffre d'affaires diminuer, contre 17 l'année précédente.

La marge opérationnelle des groupes, a pour sa part progressé de 4% par rapport à 2017 pour s'établir à 7,9%, mais elle reste "loin de son niveau d'avant-crise, qui atteignait 10,8% en 2007".

Par ailleurs, l'endettement net a poursuivi sa baisse pour la sixième année consécutive, tombant à son plus bas niveau depuis douze ans, date de la première étude, à 159 milliards d'euros.

Baisse inédite de l'investissement

Seule ombre au tableau, l'investissement a connu "une baisse inédite", atteignant son minimum depuis 2007. Il a reculé de 15,1% sur un an pour s'établir à 69 milliards d'euros, ce qui représente 6,1% du chiffre d'affaires global.

Ce repli doit toutefois être nuancé par "les circonstances particulières des deux entreprises générant l'essentiel de la variation", AccorHotels et Total, ainsi que par "un changement de périmètre".

AccorHotels avait réalisé un "investissement exceptionnel" en 2016 et les investissements de Total ont chuté en 2017, à l'image de ceux du secteur qui se sont contractés en parallèle du cours du pétrole, explique l'étude. Le géant pétrolier reste toutefois le principal investisseur du CAC 40.

"Pour nous, c'est décevant qu'il n'y ait pas eu plus d'investissement, mais nous sentons que 2018 va être l'année de la transformation de l'investissement, les sociétés vont chercher la croissance externe, au-delà de leurs frontières pour devenir des champions mondiaux" via des acquisitions, a estimé Marc Lefèvre.

Pour réaliser cette étude, les cabinets se sont appuyés sur des informations issues des rapports annuels et documents de référence des sociétés du CAC 40, ou calculées à partir des chiffres publiés par ces sociétés.

J.-C.C. avec AFP