(BFM Bourse) - Hésitant depuis l'ouverture sur la direction à prendre, le CAC 40 évolue à un niveau quasi-inchangé jeudi à la mi-journée, après des annonces encore plus accommodantes que prévu de la part de la Réserve fédérale des Etats-Unis.
Vers 12h30 jeudi, le CAC 40 s'affiche presque inchangé (-0,03%) à 5381,25 points vers 12h30 dans un volume d'échanges représentant près de 830 millions d'euros. Une orientation mitigée, à l'image du cocktail de bonnes et de mauvaises nouvelles en provenance de la banque centrale américaine.
Mercredi soir, la Fed a comme prévu opté pour le statu quo sur ses taux directeurs, mais ce n'est pas sur ce point qu'était attendu Jerome Powell. Le président de l'institution a surtout abaissé les prévisions économiques formulées par la Fed et annoncé que la phase de réduction du bilan -ou "tapering" par lequel l'établissement purge les actifs accumulés depuis la crise afin de relancer le crédit- s'interromprait en septembre. Il a aussi donné à penser que la Fed ne relèverait pas ces taux cette année. En allant ainsi plus loin que prévu, la banque centrale suggère aussi que la conjoncture est plus fragile qu'estimé.
Les dernières rumeurs relatives aux discussions qui se poursuivent entre la Chine et les Etats-Unis ont aussi adopté une tonalité mi-figue mi-raisin. D'un côté, Donald Trump a assuré qu'un accord se profilait, de l'autre il a indiqué que les Etats-Unis pourraient maintenir les droits de douane appliqués aux produits chinois de façon prolongée, le temps de s'assurer du respect de cet éventuel accord....
Le secteur bancaire pénalisé
A Paris, la perspective d'un contexte de taux maintenus à bas niveau pénalise le secteur bancaire, BNP Paribas perdant 2,3%, Société Générale 2,2% et Crédit Agricole 1,5%.
Par ailleurs, l'appétit pour les valeurs de la restauration flanche, Elior perdant encore 6% (après 6,5% mercredi) alors que le groupe a confirmé le projet de cession de sa filiale Areas. La rumeur rapporte un prix compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros, plutôt dans le bas de la fourchette de ce qu'espéraient les investisseurs. Sodexo perd 3,9% pour sa part, à la suite de la dégradation à vendre du conseil de Goldman Sachs.
Guerre interne chez EssilorLuxottica
Le titre EssilorLuxottica chute de son côté de 5,6% après les accusations portées par Leonardo Del Vecchio, son principal actionnaire, à l'encontre d'Hubert Sagnières, le patron d'Essilor.
Parmi les petites capitalisations, le fabricant d'une micro-pompe à insuline Cellnovo, destinées à faciliter la vie des personnes diabétiques devant habituellement recourir à de multiples injections quotidiennes, s'effondre de près de 60%, l'entreprise craignant pour sa trésorerie faute de pouvoir déployer sa solution à grande échelle comme elle l'espérant cette année.
Le secteur des semiconducteurs rebondit
Quelques éléments de satisfaction tout de même pour les actionnaires en particulier du côté des semiconducteurs. Soitec prend la tête du SBF avec 3,15%, suivi par STMicro (+1,9%) après les résultats meilleurs qu'attendus de l'américain Micron. Quant à Bouygues (+1,95%), l'action bénéficie du relèvement de sous-performance à neutre de l'opinion de MainFirst dont l'objectif passe de 35 à 37 euros.
Après la hausse de mercredi, tendance divergente sur le pétrole avec une hausse qui se poursuit pour le WTI américain (+1,85% à 60,12 dollars) alors que le Brent européen corrige de 0,54% à 68,13 dollars.
Étonnamment, la perspective d'un environnement de taux bas outre-Atlantique ne dessert pas le billet vert. C'est au contraire l'euro qui recule à 1,1389 dollars (-0,22%).