(BFM Bourse) - Le CAC 40 a bouclé la séance de jeudi en net recul (-1,84%) sur fonds de larges révisions à la baisse des prévisions de croissance en zone euro et de publications d'entreprises contrastées. La Bourse de Paris repasse ainsi sous les 5.000 points.
Le CAC 40 a flanché de près de 2% jeudi, plombé par les dernières données macroéconomiques et des résultats d'entreprises peu convaincants. À la clôture, l'indice vedette affiche un recul de 1,84% à 4.985,56 points, dans un volume d'échanges de 4,4 milliards d'euros. L'indice efface ainsi ses gains de la semaine et retombe sous le seuil symbolique des 5.000 points au-dessus duquel il était repassé le 1er février.
Les opérateurs avaient de quoi faire jeudi, à l'occasion de la journée la plus chargée en résultats d'entreprises. D'autant que ces derniers n'étaient pas les seuls à animer la cote, la Banque d'Angleterre (BoE) ainsi que la Commission européenne ayant également fortement abaissé leurs prévisions de croissances respectives pour 2019.
Quand la BoE ramenait la sienne de 1,7% à 1,2% "en raison du ralentissement économique mondial et du renforcement des incertitudes autour du Brexit", l'institution européenne révisait sa prévision de 1,9% à 1,3%, mettant en avant le ralentissement particulièrement important en Italie mais aussi en Allemagne, où la production industrielle a de nouveau reculé de 0,4% en décembre (après -1,4% en novembre).
La croissance mondiale inquiète aussi Wall Street
Les Bourses européennes (-2,7% pour le Dax et -1,1% pour le "Footsie" britannique) ne sont pas les seules à subir les dernières données macroéconomiques. Plombée par les craintes exprimées par les institutions européennes sur la croissance mondiale, la Bourse de New York et également affectée par des résultats d'entreprises en demi-teinte, dont Twitter (-10,7% vers 18h). À la même heure, le Dow recule de 1,3%, le S&P de 1,4% et le Nasdaq de 1,7%.
Publicis au plus bas depuis 2013
Plus forte baisse du CAC 40, Publicis abandonne 14,8% et retombe ainsi à un plus bas niveau depuis janvier 2013 en Bourse. Le groupe a rempli ses objectifs de résultats en 2018, mais a vu sa croissance s'évaporer au quatrième trimestre sous l'effet d'une baisse des dépenses publicitaires des acteurs de la grande consommation américains notamment. Optimiste pour 2019, la direction reconnaît cependant que le premier trimestre pourrait encore porter les stigmates de cette baisse des investissements des annonceurs dans la pub traditionnelle.
Sur l'ensemble de la cote parisienne, et en dehors de Sequana, qui chute de 23% après une condamnation en appel dans un litige l'opposant à British American Tobacco, seul Beneteau fait moins bien que Publicis (-21%) en ayant annoncé un ralentissement du marché de la plaisance et une stagnation de son résultat opérationnel.
Le gestionnaire de flottes automobiles ALD cède pour sa part 5,6% après le recul de son bénéfice net et la révision en baisse de ses prévisions. Le titre de sa maison mère Société Générale se révèle particulièrement volatil également après la présentation des comptes de l'exercice écoulé et là aussi des projections revues en baisse. Après une ouverture en hausse de plus de 5%, le titre a changé de sens à plusieurs reprises et finalement perdu 6,7%.
Pernod Ricard au sommet
Certains groupes cotés reçoivent cependant meilleur accueil. Elior (+0,3%) a profité de l'annonce d'un nouveau contrat de concession à l'aéroport espagnol d'Alicante. Pernod Ricard a gagné 1,2% (à un nouveau sommet historique) après le relèvement de son objectif de croissance du résultat opérationnel courant, en forme de réplique aux critiques d'Elliott sur sa performance.
À l'extrême limite de la fenêtre d'embargo ("quiet period" lors des quinze jours précédent une publication pendant laquelle l'AMF recommande aux entreprises de s'abstenir de communiquer des informations sur leurs résultats), Veolia par la voix de son PDG Antoine Frérot a fait état d'une très bonne année 2018 avec une évolution du bénéfice au dernier trimestre dans la lignée des neuf premiers mois, grâce notamment à des retombées supérieures aux attentes du plan stratégique qui se termine en 2019. Le titre a pris 2,3% (rendez-vous le 21 février pour les éléments de résultats 2018 qui restent à découvrir). À noter que Veolia et Pernod Ricard sont les deux seules valeurs à boucler la séance en territoire positif.
Sur le front pétrolier, les barils de Brent et de WTI reculent nettement sur fond de craintes d'un ralentissement de la demande mondiale d'or noir. Le Brent européen cède 2,6% à 60,9 dollars vers 18h15 quand le "light sweet crude" texan plonge de 3,6% à 52,04 dollars.
Du côté des changes, la correction n'en finit plus pour l'euro à 1,1355 (-0,08%).