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Le plombier français de la donnée veut s’introduire au Nasdaq

Talend, "le plombier de la donnée", a déposé auprès de la SEC, le gendarme financier américain, son prospectus d'introduction en Bourse pour intégrer le très prestigieux Nasdaq. Objectif de l'opération: lever 86,25 millions de dollars.

Après Criteo, spécialisé dans le re-ciblage publicitaire, et Business Objects, racheté en 2008 par le géant allemand SAP, Talend devrait devenir la troisième entreprise française à s’introduire au très prestigieux Nasdaq. L'éditeur de logiciels spécialisés dans l'intégration des "Big Data", désormais basé à Redwood City en Californie, a transmis mardi à la SEC (Security and Exchange commission, l’AMF américain) son prospectus d’introduction en Bourse et compte lever 86,25 millions de dollars.

Une somme relativement modeste mais qui viendra s’ajouter aux différents "tours de table" qui ont rapporté depuis la création du groupe en 2005 à Suresnes plus de 100 millions de dollars, d’après des données récoltées par CrunchBase. Lors de la dernière grosse levée de fonds de 40 millions de dollars en 2013, Bpifrance avait d’ailleurs fait son entrée au capital à hauteur de 6,9%.

Toujours pas rentable

Talend, qui traite un grand nombre de données afin de les rendre exploitables par ses clients, n’est pas encore rentable. Après avoir essuyé des pertes de 19,7 millions et 22,5 millions dollars en 2013 et 2014, "le plombier de la donnée", qui comptait 566 salariés le 31 mars 2016, a de nouveau conclu son exercice fiscal 2015 dans le rouge (résultat net de -22 millions de dollars) malgré un chiffre d’affaires de 76 millions de dollars en croissance de plus de 20%. Il faut dire que sur ce créneau du traitement de données, la société fait face à la rude concurrence d'IBM, Oracle, ou encore Microsoft, même si cela ne l'empêche pas de compter parmi ses clients à plus de "100.000 dollars", des entreprises comme Air France-KLM, General Electric, Michelin, Orange ou encore Sony.

Si Talend envisage son futur aux États-Unis, la société ne compte pas délaisser pour autant la France, où elle a inauguré en mars dernier un deuxième centre de R&D à Nantes, qui pourrait générer d'ici les trois prochaines années une centaine d'emplois.