(BFM Bourse) - Le marché automobile européen a de nouveau reculé de 8% en novembre sur un an, sa troisième baisse mensuelle consécutive. D'un autre côté, le marché chinois devrait signer son premier repli sur l'ensemble de l'année en 30 ans.
Les valeurs du secteur automobile tirent le marché parisien à la baisse vendredi matin, après la publication mensuelle de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) faisant état de ventes de voitures en repli de 8% en novembre sur un an. Il s'agit du troisième recul mensuel consécutif pour le marché automobile européen chamboulé depuis juillet par l'entrée en vigueur d'une nouvelle procédure d'homologation des véhicules (WLTP), plus exigeante, à compter du 1er septembre.
Après s'être envolé de 10,5% en juillet et même de 31,2% en août, avant la mise en application des nouvelles normes, le marché est donc orienté à la baisse. Les hausses de cet été étaient liées à un déstockage massif des constructeurs qui avaient cassé les prix avant l'arrivée de la nouvelle procédure WLTP. Des hausses qui "ont conduit à une chute de la demande sur les mois suivants", a expliqué vendredi matin l'ACEA dans un communiqué.
Parmi les cinq plus grands marchés nationaux, les plus fortes baisses en novembre ont été enregistrées en Espagne (-12,6%) et en Allemagne (-9,9%) tandis que l'Italie (-6,3%), la France (-4,7%) et le Royaume-Uni (-3%) limitent la casse. À l'inverse du marché chinois toutefois, le marché du Vieux Continent reste en très légère hausse entre janvier et novembre (+0,8%). Sur les onze derniers mois, l'Espagne (+8%) et la France (+4,7%) sont en nette progression alors que l'Allemagne est quasiment stable (+0,4%) et que l'Italie (-3,5%) et, plus encore, le Royaume-Uni (-6,9%) sont en recul.
PSA conforte sa place de n°2 en Europe
Chez les constructeurs français, PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) s'en sort mieux que la moyenne du secteur en Europe. Avec un repli de 5,8% des ventes en novembre sur un an, le groupe dirigé par Carlos Tavares a donc gagné des parts de marché, contrairement au groupe Renault (avec Dacia, Lada, Alpine) qui a encore subi un très net recul (-16%), d'après les chiffres de l'ACEA publiés vendredi matin. De son côté, le leader européen du secteur, le groupe Volkswagen (avec Audi, Seat, Skoda, Porsche), continue de souffrir après avoir reconnu qu'il avait stoppé la commercialisation de certains modèles pas prêts pour l'entrée en vigueur de la nouvelle norme anti-pollution. Ses immatriculations chutent encore de 10,9% en novembre sur un an, un recul moins prononcé qu'en octobre (-21,5%) et septembre (-45%).Avec 23,7% de part de marché, le géant allemand reste largement en tête en Europe. Dans le détail, les marques haut de gamme du n°1 européen dévissent (-40% pour Audi, -62% pour Porsche) tandis que Volkswagen limite les dégâts (-3,6%) quand Seat (+1,2%) et Skoda (+1,1%) progressent légèrement. Le deuxième constructeur européen, PSA, s'était pour sa part bien préparé au WLTP et réduit l'écart qui le sépare du groupe Volkswagen avec une part de marché de 16,5%. Peugeot (-6,4%), Opel/Vauxhall (-7,7%) et Citroën (-0,9%) font mieux que le marché tandis que la marque au positionnement plus haut de gamme, DS, recule de 13,6%. Numéro trois en Europe avec 10,3% de part de marché (en recul d'un point sur un an), le groupe Renault est toujours plombé par la marque au losange (-28,4%) mais limite les dégâts grâce à une progression spectaculaire de sa filiale low-cost Dacia (+15,1%).
Premier recul annuel du marché chinois en 30 ans
Le marché européen n'est pas le seul à marquer le coup puisque les ventes de voitures en Chine ont également reculé de 13,9% en novembre, pour le cinquième mois consécutif. Le premier marché mondial, dont la croissance porte l'ensemble du secteur depuis des années, se dirige même vers sa première baisse annuelle. L'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM) anticipe désormais un repli des ventes d'environ 3% en 2018. Il s'agit d'un phénomène inédit depuis qu'il a dépassé le marché américain et c'est même du jamais-vu depuis au moins 30 ans pour ce marché qui nous avait plutôt habitué à une croissance à deux chiffres. Le marché chinois s'est retourné durant l'été et cela n'a fait que s'accélérer depuis, le recul observé en novembre constituant même la plus forte baisse mensuelle depuis près de sept ans.Le secteur recule à la Bourse de Paris
C'est peu dire que les investisseurs ont mal accueilli la publication de ces nouveaux chiffres puisque la totalité des valeurs du secteur plongent en Bourse ce matin à Paris. Si Peugeot limite les pertes (-1,5% vers 11h30), Renault cède un peu plus de terrain (-2,8%) alors que la France commence à préparer l'après-Ghosn chez le constructeur basé à Boulogne-Billancourt.Les chutes sont plus prononcées chez les équipementiers automobiles avec, notamment, un plongeon de 8,9% pour Plastic Omnium au lendemain d'une forte hausse. Valeo (-4%), Faurecia (-2,9%) et Michelin (-1,9%) ne sont pas épargnées et reculent aussi dans le sillage des immatriculations européennes.
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