(BFM Bourse) - L'action Renault se reprend mercredi, s'invitant même dans le palmarès du CAC 40 en début de séance. Le remplacement "temporaire" de Carlos Ghosn par Thierry Bolloré rassure les investisseurs quant à la capacité de Renault à vite réagir après le scandale.

Après avoir perdu près de 10% à la suite de l'arrestation de son tout-puissant patron, le titre du constructeur français d'automobiles reprend de la hauteur mercredi matin à la Bourse de Paris. Vers 10h40, Renault s'adjuge 1,44% à 59,20 euros, parmi les plus fortes hausses de l'indice phare.

Les opérateurs, logiquement inquiets de la continuité de la direction, apparaissent rassurés par la capacité de réaction de la firme au losange dont le conseil d'administration a désigné mardi soir Thierry Bolloré pour assurer l'intérim de Carlos Ghosn - un intérim dont l'échéance n'est pas précisée. Choisi comme bras droit en février dernier par le PDG franco-libano-brésilien, l'ancien directeur général adjoint de Renault s'est vu confier "à titre provisoire" la direction exécutive du groupe et disposera donc des "mêmes pouvoirs" que le PDG "temporairement empêché", indique la firme. Cette nomination est conforme aux souhaits du ministre de l'Économie Bruno Le Maire (l'État est actionnaire de Renault à hauteur de 15%) qui avait réclamé une gouvernance intérimaire pour Renault, estimant que Carlos Ghosn n'était "plus en état de diriger le groupe".

Invest Securities reste à l'achat

Le bureau d'études Invest Securities réitère sa recommandation à l'"achat" sur l'action Renault et cible toujours un objectif de cours de 104 euros, soit un potentiel d'appréciation de plus de 70%. “Le scénario - qui n’est pas à écarter à ce stade, mais peu probable selon nous - d’une crise allant jusqu'à la dissolution de l’alliance induirait une valorisation de Renault hors Nissan et Mitsubishi de 70 euros”, estime le bureau d'études, qui juge la réaction du marché lundi "théoriquement exagérée, pour un titre déjà sous-évalué". "Nous maintenons Renault dans notre liste des valeurs favorites", concluent les analystes du bureau d'analyses financières.

Pour S&P, le scandale ne va pas affecter la stratégie du groupe

Une autre note de S&P Global Ratings, l'une des principales sociétés de notations financières, publiée hier soir, annonce que "pour l'heure, la qualité du crédit de Renault reste intacte, malgré l'arrestation du PSG Carlos Ghosn". Les analystes de S&P expliquent "ne pas s'attendre à ce que ce scandale aboutisse à une modification significative de la stratégie du groupe ni de ses alliances stratégies". "À ce stade, on suppose que la logique économique qui régit l'alliance Nissan-Renault depuis 19 ans (et Mitsubishi depuis 2016) tient toujours" ajoute S&P.

L'agence de notation reconnaît toutefois qu'un "net repli des performances opérationnelles de Nissan pourrait éventuellement engendrer des ventes plus faibles et, in fine, un moindre versement de dividendes de Nissan à Renault (710 millions d'euros en 2017). Ce qui pourrait durcir les conditions de crédit de Renault, actuellement soutenues par le faible niveau de dettes du groupe".