(BFM Bourse) - Entièrement compatible avec la radiothérapie habituelle, le produit phare de l'entreprise pourrait être utilisé dans pratiquement tout les cas de cancer où les médecins font appel aux rayons X, soit chez 60% des patients. D'où un potentiel de best-seller si son adoption se répand. Nanobiotix décolle en Bourse.
Des particules de taille infinitésimales (50.000 fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu) pour un maxi-effet en Bourse. Le titre de la société tricolore Nanobiotix bondit de 17,5% à 13,90 euros vendredi vers 10h30, au lendemain de l'annonce de l'autorisation de la mise sur le marché de son produit "nanomédicament", Hensify, en tant que complément de la radiothérapie dans un type de cancer appelé sarcome des tissus mous (STM).
Créée en 2003 et introduite en Bourse en 2012 (au prix de 6 euros l'action), l'entreprise devient l'une des premières biotechs européennes -a fortiori françaises- à franchir, ce sans le soutien d'un grand laboratoire, l'étape cruciale de l’autorisation européenne de commercialisation d'un produit entièrement issu de sa propre R&D.
Première reconnaissance réglementaire pour Nanobiotix
Le marquage CE du produit baptisé Hensify (alias NBTXR3) constitue, souligne Jefferies, le premier adoubement réglementaire d'un tout nouveau mode thérapeutique, permettant d'amplifier l'effet destructeur des tumeurs de la radiothérapie. Le mode d’action disruptif de Hensify est basé sur un principe physique -fonctionnant donc quelle que soit le type ou la signature génétique du cancer- qui permet à ses nanoparticules d’amplifier l’efficacité des rayons X en détruisant les cellules tumorales sans augmenter les effets secondaires. Une seule injection d'une solution aqueuse de Hensify dans la tumeur est requise avant le début des séances de radiothérapie, ce qui rend le produit totalement compatible avec ce standard de soin. "NBTXR3 pourrait être utilisé dans la fraction de 60% des cancers qui sont traités par radiothérapie", note le bureau d'études.
Selon Jefferies, Nanobiotix pourrait attendre de prochains résultats dans le cancer de la tête et du cou, une indication plus large que les STM, pour débuter avec les payeurs les discussions sur le prix, mais quoi qu'il en soit "l'approbation apporte un soulagement longuement attendu" aux investisseurs. Par ailleurs, la voie d'accès au marché américain est désormais clarifiée. Pour obtenir l'aval de la Food and Drug Administration, Nanobiotix mènera un essai chez environ 600 patients. L'effet de Hensify conjugué à la radiothérapie sera comparé à celui d'une molécule, cétuximab (Erbitux) également associée à la radiothérapie. Cette étude devrait débuter d'ici la fin de 2019, estime l'analyste.
Rendre à nouveau repérables les tumeurs échappant au système immunitaire
Confirmant son conseil d'achat en vue d'un objectif de cours de 23 euros, Jefferies souligne que le titre pourrait bénéficier d'une multitude de catalyseurs dans le courant de l'année avec la publication des données de phase 1 dans le cancer tête et cou et le démarrage d'un essai combinant Hensify avec une immunothérapie (anti-PD1), s'appuyant sur la capacité du produit à rendre "chaudes" les tumeurs "froides", c'est-à-dire à rendre à nouveau repérables les tumeurs échappant au système immunitaire, offrant un potentiel potentiellement lucratif en tant que complément de ces nouvelles molécules vedettes.
"En outre, nous attendons des résultats issus des essais en cours dans bon nombre d'autres indications, notamment dans le carcinome hépatocellulaire [cancer primitif du foie] et les métastases hépatiques ainsi que dans le cancer du rectum". Les premiers essais menés en partenariat avec le MD Anderson Cancer Center devraient aussi démarrer, étendant le champ du développement du produit et "de façon importante, renforçant la réputation [de l'entreprise] aux Etats-Unis au travers de cette institution prestigieuse".
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