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Les bourses dévissent, les clients des banques s'inquiètent... et vous ?

Pour rassurer ses clients, la Société générale annonce un plan d'économies, avec suppressions d'’emplois à la clé.

Pour rassurer ses clients, la Société générale annonce un plan d'économies, avec suppressions d'’emplois à la clé. - -

L'hypothèse d'une faillite de la Grèce fait vaciller les cours des banques françaises. Menacées d'une dégradation par l'agence Moody's, la BNP, le Crédit Agricole et la Société Générale tentent de rassurer leurs clients. Et vous, êtes-vous inquiet pour votre argent ?

Panique générale sur les marchés boursiers. A Paris, le CAC 40 a fini ce lundi soir à son plus bas niveau depuis avril 2009. Au cœur de la tourmente, 3 banques françaises, particulièrement exposées dans la crise grecque : la BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société Générale. Depuis juillet, leur cours en bourse ont dévissé de 50% en moyenne. L'agence de notation Moody's pourrait donc bientôt décider d'abaisser leur note de crédit.

« Nos banques ont les moyens de faire face »

D'un côté, les banques s’efforcent de rassurer. La Société générale annonce un plan d’économies, avec suppressions d’emplois à la clé. Et le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, assure que « les banques françaises n’ont ni souci de liquidité, ni problème de solvabilité. Quel que soit le scénario grec, les banques françaises ont les moyens d’y faire face ». Un message ensuite répété mot pour mot par François Baroin, ministre de l’Economie.

Et d'un autre côté, Christine Lagarde, la directrice du FMI, demande à ces mêmes établissements d'augmenter leurs fonds propres.
Mais où trouver l'argent ? Pas sur les marchés financiers qui ont la tête sous l'eau. Idem pour l'Etat français, en pleine cure d'austérité. Pourtant, le gouvernement est bien conscient qu'il ne peut laisser tomber une banque. Ce serait alors aux citoyens de payer la facture…

« S'il y a faillite, on sera pris au piège »

Des citoyens qui ne cachent pas leur inquiétude pour leur argent. C’est le cas d’Ami, cliente à la Société Générale depuis 7 ans : « C’est ma paye, mon salaire ! Faudrait pas que ça continue trop, parce que sinon on va fuir. Pour l’instant, ça n’affecte pas mon compte, mais si jamais il y a faillite, on va se retrouver pris au piège, on ne pourra peut-être pas récupérer notre argent en temps et en heure. Donc on surveille de très près ».

« J'ai 100 000 euros à la banque, mais plus pour longtemps »

Daniel, client du Crédit Agricole depuis 30 ans, ne craint rien pour ses économies, parce qu’il « va tout retirer. J’ai 100 000 euros de placés à la banque, mais plus pour longtemps, prévient-il. Ras-le-bol de toutes les bêtises qu’ils font ! On ne peut pas avoir confiance, l’argent ne rapporte plus rien. Et s’ils font faillite, on va être remboursé de quoi ? Quand elles gagnent de l’argent, les banques se le mettent dans la poche. J’attends une occasion pour acheter une maison, un studio… pour liquider tout ».

« Le pire ? + 0,1% d'impôts, s'il y avait une faillite générale »

Jean-Jacques Renard, adjoint du Directeur Commercial du Crédit Agricole dans l'Essonne et le Val-de-Marne, gère 85 agences et 450 conseillers, et préside le Syndicat National Indépendant des Agents du Crédit Agricole d'Ile-de-France. Quelle est l'ambiance en ce moment dans les agences ? « Presque tous les clients s’affolent, ils vont jusqu’à penser retirer leur argent. C’est quelque part une fièvre qui ne sert absolument à rien et n’a rien à voir avec la réalité. En réalité, les dépôts ne craignent absolument rien ; les seuls qui peuvent craindre quelque chose, c’est ceux qui avaient un portefeuille-actions. Le pire étant que le pauvre contribuable qu’on est tous ait peut-être 0,1% d’augmentation de ses impôts, si vraiment il y avait une faillite générale ».

La Rédaction, avec A. Perrin et Y. Abback