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PERNOD RICARD

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Pernod ricard : Les "recommandations" du fonds activiste Elliott amènent Pernod Ricard près d'un record

mercredi 12 décembre 2018 à 11h30
PERNOD RICARD approche de son record historique

(BFM Bourse) - Le titre du géant français des spiritueux grimpe de 4% mercredi après l'annonce d'une prise de participation de l'américain Elliott à son capital. Tout en saluant la transformation "impressionnante" de l'entreprise sous la direction de la famille Pernod, le fonds activiste estime tout de même qu'il serait judicieux de mettre en place des mesures d'amélioration de la performance.

Les critiques d'Elliott ont beau apparaître relativement mesurées et diplomatiquement accompagnées d'un éloge du rôle de la famille fondatrice, l'annonce de l'irruption du fonds activiste au capital de Pernod Ricard joue pleinement son rôle de signal sur le titre. Mercredi vers 11h15, l'action grimpe de 3,56% à 145,5 euros, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis la séance du 15 juin. Ce jour là, le titre avait gagné 1,62% pour clôturer à un plus haut historique de 147,75 euros, dont il n'est plus qu'à 1,3% actuellement.

Prise de position largement publiée

Le fonds dirigé par Paul Singer sans interruption depuis sa création en 1977, affichant un historique parmi les plus flatteurs (36 années de performance positive sur 38) de sa catégorie, a publié dans la nuit de mardi à mercredi un communiqué révélant qu'il avait acquis une participation "supérieure à 2,5%" du capital de Pernod Ricard.

Une opportunité mise en avant

Selon Elliott, Pernod représente "une des opportunités d'investissement les plus intéressantes du secteur des spiritueux", résultant d'un "portefeuille exceptionnel de marques internationales de premier plan" d'un côté tout en présentant de l'autre "un potentiel d'amélioration significatif". Elliott affirme que le groupe français "a perdu des parts de marché dans des segments clés de son portefeuille" et a "sous-performé ses principaux comparables sur la base de plusieurs indicateurs" (mais sans préciser de quels segments ni de quels indicateurs il s'agit).

Elliott déçu par les acquisitions et la marge opérationnelle

Le fonds juge en outre décevants les résultats des plans d’amélioration de la performance opérationnelle lancés en interne dans la mesure où Pernod Ricard affiche "une marge opérationnelle de cinq points inférieure à celle de Diageo, le plus proche concurrent". L'an dernier, la marge opérationnelle du producteur du gin Beefeater ou de la liqueur Malibu s'est élevée à 26,2%, contre 31,4% pour Diageo. Déception aussi vis-à-vis de la politique de croissance externe puisqu'aux yeux d'Elliott l'acquisition d’Absolut en 2008 (pour 6 milliards d'euros) "n’a pas répondu aux attentes".

Comparaison difficile

Au plan boursier, nonobstant la trajectoire ascensionnelle du titre proche donc d'un plus haut historique, Elliott estime que la société a sous-performé "de manière significative" au cours de la dernière décennie. Une estimation de BFM Bourse -sous toutes réserves, l'effet devises compliquant la comparaison- montre cependant que la performance du britannique, propriétaire du whisky Johnnie Walker, du rhum Captain Morgan et de la bière Guinness, et celle du groupe français sont assez voisines. Il existe par ailleurs un titre Diageo coté à New York en dollars et un à Londres en livres mais Elliott ne précise pas quelle référence est prise.

Elliott dit calculer cette sous-performance "en termes de rendement total". Toujours selon notre estimation, la performance dividende inclus de Pernod reste du même ordre de grandeur que ce soit face à Diageo ou à Brown Forman. Seul l'italien Campari ou le français Rémy Cointreau -acteurs de second rang par rapport aux précédents- affichent sur dix ans des performances d'un ordre de grandeur supérieur.

Une gouvernance inadaptée selon le fonds activiste

Cette sous-performance alléguée par Elliott serait "notamment liée à une gouvernance d'entreprise inadaptée et à une culture peu ouverte sur l’extérieur", sans précision là encore sur les aspect de la gouvernance visés. La famille fondatrice, dont le PDG actuel Alexandre Ricard représente la troisième génération aux commandes, détient 14,2% du capital et 20,11% des droits de vote.

"La transformation de Pernod a été impressionnante, étant passé d'un acteur local de niche à une multinationale française emblématique, et le rôle de la famille Ricard qui a soutenu la croissance de la société au fil des ans mérite d’être souligné", assure Elliott, qui pour autant "estime que des mesures visant à améliorer la performance opérationnelle ainsi que la gouvernance d’entreprise permettraient à Pernod d’assurer sa pérennité et d'atteindre son potentiel de création de valeur pour toutes les parties prenantes".

Elliott ouvert au dialogue

Affirmant avoir rencontré Alexandre Ricard et fait part de son analyse et de ses réflexions au conseil d'administration du groupe, le fonds appelle au lancement d'un plan d'amélioration opérationnelle "plus ambitieux pour combler l'écart de rentabilité avec la concurrence et l'alignement de la gouvernance d'entreprise avec les meilleures pratiques de marché". Tout en affirmant recherche un dialogue constructif et "travailler de manière collaborative en vue de la mise en place de ces améliorations durables".

Guillaume Bayre - ©2024 BFM Bourse
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