BFM Patrimoine
Placements

Pourquoi LVMH est à la peine

Malgré un trou d'air au 1er trimestre, LVMH donne quelques signes encourageants pour la suite de l'année 2016, au milieu d'une conjoncture incertaine.

Malgré un trou d'air au 1er trimestre, LVMH donne quelques signes encourageants pour la suite de l'année 2016, au milieu d'une conjoncture incertaine. - Eric Piermont - AFP

"Mauvaise surprise pour les marchés hier soir. Le géant du luxe français, LVMH, a publié des chiffres d’activité plutôt décevants pour le premier trimestre. Confirmation que la conjoncture reste difficile pour l’ensemble du secteur."

Même les meilleurs ont des moments de faiblesses… après publication des résultats 2015 en début d’année, Bernard Arnault avait indiqué que malgré sa confiance dans le groupe, le contexte restait difficile pour l’activité du luxe.

Confirmation avec ces chiffres du 1er trimestre: LVMH enregistre un chiffre d’affaires en hausse de 4% à 8,6 milliards d’euros. Un chiffre déjà en-dessous des attentes des analystes. Il y a un an à la même période, la croissance était de 16%.

La Mode-Maroquinerie fait du sur place

Mais c’est surtout la santé du pôle mode-maroquinerie, le fer de lance du groupe, qui inquiète: la croissance y est nulle sur la période. Contraste saisissant avec le 1er trimestre 2015, où justement les ventes avaient profité, notamment grâce à un euro beaucoup plus faible à l’époque.

Depuis le dollar est reparti en flèche avec un taux de change qui a grimpé en moyenne de 6% par rapport au premier trimestre 2015. Un facteur à conjuguer avec une tendance toujours difficile sur les ventes à l’international et notamment du côté de Hong Kong.

Incertitude sur la demande chinoise, taux de changes moins favorable, LVMH souffre à court terme de la conjoncture compliquée que traverse le secteur du luxe. "Tout cela n’est pas très surprenant" commentent les analystes, qui restent tout de même un peu déçus par les performances de court terme. Mais ils notent aussi certaines améliorations… là où ils n’en attendaient pas forcément.

Les vins et spiritueux et la joaillerie progressent

C'est le cas notamment pour l’activité vins et spiritueux, qui se redresse, forte d’une croissance organique de 6% sur la période. Les ventes de cognac (Hennessy) profitent d’une très belle croissance du côté des Etats-Unis, qui compensent un marché chinois toujours difficile, mais sur lequel les analystes relèvent aussi des signes d’amélioration, positif pour le deuxième métier le plus rentable du groupe.

A signaler aussi la bonne performance de la joaillerie et de l’horlogerie, qui pesaient plus qu’autre chose jusque-là. Avec une croissance de 7%, le pôle se redresse, aidé notamment par les solides performances de Tag Heuer et de Bulgari.

Quelques prises de bénéfices

Très belle croissance sur la parfumerie et les cosmétiques également, avec un chiffre d’affaires en hausse de 9%, avec de bonnes performances des marques Givenchy, Dior et Guerlain. Enfin même la distribution sélective tient le choc, avec une croissance de 4%.

Certes inférieure aux 5 enregistrés sur le dernier trimestre 2015, mais avec une très belle performance de Sephora notamment, qui arrive à compenser le climat plutôt terne sur les ventes en duty free, et particulièrement à Hong Kong. 

LVMH qui espère donc que ce premier trimestre ne sera qu’un trou d’air sans lendemain. La déception des marchés à court terme est aussi le prétexte à quelques prises de bénéfices, alors que le titre LVMH fait nettement mieux que le CAC40, gagnant autour de 1%, contre un CAC40 qui en perd plus de 7.

Antoine Larigaudrie