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DANONE

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Danone : Malgré des difficultés au Maroc et en Chine, les ventes de Danone progressent en 2018

mardi 19 février 2019 à 16h37
Emmanuel Faber lors de la présentation des résultats mardi matin

(BFM Bourse) - Danone a fait état mardi avant Bourse de résultats annuels en hausse malgré des vents contraires au Maroc (boycott) et en Chine (recul de la natalité) et prévoit une nouvelle amélioration de ses ventes et de sa marge opérationnelle en 2019.

Le titre Danone avance légèrement (+0,6% à 66,3 euros vers 16h) mardi après-midi sur le CAC 40, après avoir passé une bonne partie de la matinée en territoire négatif à la suite d'une publication de résultats annuels mitigés. Cette légère hausse intervient après six séances consécutives bouclées dans le vert pour le géant français de l'agroalimentaire dont l'action prend près de 8% depuis le 1er janvier 2019.

Résultats en demi-teinte

La multinationale spécialisée dans les produits laitiers, le lait infantile et l'eau en bouteille a vu sa croissance organique atteindre 2,9% en 2018 après une hausse de 2,5% en 2017, notamment sous l'effet de ventes solides au 4e trimestre (+2,4%) alors que la société prévoyait seulement une progression de 1,4% sur ces trois derniers mois. Meilleurs que prévus, ces résultats restent en-deçà de ceux de son concurrent suisse Nestlé, dont la croissance organique a atteint 3,7% au quatrième trimestre (et 3% sur un rythme annuel). Le PDG du groupe, Emmanuel Faber, a exprimé sa fierté au moment de dévoiler ces résultats, mettant en avant l"accélération "impressionnante de la capacité d'innovation du groupe, à l'origine du quart des ventes en 2018".

Le résultat opérationnel courant a pour sa part augmenté de 6,7% en données comparables à 3,56 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2018, légèrement sous le consensus (3,61 milliards d'euros), pour une marge opérationnelle qui progresse à 14,45%. Autre performance notable : le e-commerce a franchi le seuil du milliard d'euros de chiffre d'affaires après avoir bondi de 40% par rapport à l'exercice 2016-2017, les marques dont Danone est propriétaire (Activia, Actimel, Danette, Gervais, Volvic, Évian, Badoit, Blédina, etc.) étant entre autres disponibles sur Amazon, Alibaba ou encore JD.com (de l'entreprise chinoise Jingdong Mail).

Boycott au Maroc et recul de la natalité en Chine

Lancée en avril sur les réseaux sociaux, Facebook en tête, une campagne marocaine en ligne contre la "cherté de la vie" ciblant les stations service Afriquia et le lait Danone (entre autres), accusés de positions hégémoniques sur leur marché respectif, a remporté une large adhésion au sein de la population marocaine. Très suivie, cette campagne s'est transformée en boycott et a contraint Danone à baisser ses prix d'environ 10% sur certaines briques de lait pasteurisé et à créer un "format économique". L'effet de boycott sur les ventes au Maroc s'est traduit par un repli de 178 millions d'euros de ces dernières par rapport à 2017, "provenant à deux tiers d'un manque à gagner sur les ventes de lait et à un tiers sur les produits laitiers" précise le communiqué. Ce recul des revenus s'est également traduit par une diminution de 43 millions d'euros du résultat opérationnel courant du groupe.

En 2018, Danone a également pâti de la chute de revenus de sa nutrition infantile en Chine, où le mastodonte de l'agroalimentaire subit de plein fouet la baisse de la natalité entamée en 2017 et où le groupe souffre aussi de bases de comparaisons très élevées. Point positif néanmoins, le groupe est parvenu à limiter ce recul des ventes lors du dernier trimestre (-10% contre une chute de 20% au troisième trimestre) et est même revenu en territoire positif au dernier trimestre sur l'ensemble de la division grâce aux performances de la nutrition médicale. Et le groupe annonce désormais anticiper un retour en terrain "très positif" en Chine au deuxième semestre 2019, à la faveur de bases de comparaisons qui lui seront plus favorables.

Objectifs ambitieux pour 2019

Pour l'exercice en cours, le géant de l'agroalimentaire table sur une croissance organique de ses ventes d'environ 3%, assortie d'une margé opérationnelle courante supérieure à 15%. Il réaffirme aussi être "bien positionné" pour atteindre ses objectifs à horizon 2020, à savoir une croissance de ses ventes comprise entre 4 et 5% en données comparables, avec une marge opérationnelle courante supérieure à 16% et un ratio dette/ebitda -qui calcule le nombre d'années de résultat opérationnel (bénéfices avant impôts, taxes, amortissements et dépréciations) nécessaires pour rembourser l'intégralité de la dette- inférieur à 3. À noter également que le groupe a rempli son objectif, à changes constants, d'une croissance à deux chiffres de son bénéfice par action sur l'exercice écoulé (à +12,8% pour atteindre 3,63 euros par action).

Oddo et UBS au soutien

Peu de temps après la publication des résultats, les analystes d'Oddo BHF et d'UBS ont réitéré leur conseil à "achat" sur le dossier et confirmé leur objectif de cours, respectivement à 81 et 72 euros, laissant entrevoir des potentiels de hausse de 8 et 22%. L'analyste du broker franco-allemand a précisé que le bénéfice par action annoncé par le groupe était "en ligne avec les attentes", tout en admettant que les résultats et la guidance présentés n'étaient pas suffisants pour susciter une réaction positive du titre. "Ceci étant, la décote comme la sous-performance du titre au cours des 12 derniers mois laisse penser qu'il y avait un fort scepticisme qui devrait être en partie écarté par cette publication" ajoute l'analyste d'Oddo en charge du dossier. Celui-ci termine par ailleurs sa note en jugeant le fait que le dividende soit désormais versé en numéraire (et non plus via un paiement en actions) constitue un signal "très encourageant" sur le rythme de désendettement et la génération de flux de trésorerie opérationnel du groupe.

De son côté, l'analyste de la banque suisse a salué "les progrès réguliers" dont témoignent les comptes publiés par Danone mardi matin. UBS note par ailleurs que malgré ces "progrès tangibles, le titre se paie seulement 16 fois les profits attendus en 2020", ce qui correspond à une décote de 20% sur le secteur (hors tabac) en Europe. Un écart en termes de multiples de valorisation qui s'explique, selon d'autres analystes, par les interrogations sur la capacité du groupe français à atteindre ses objectifs de marge à moyen terme.

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
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