(BFM Bourse) - Si le chiffre d'affaires de Casino s'est replié de 2,4% entre 2017 et 2018, le groupe stéphanois s'est félicité d'avoir mieux résister que ses concurrents aux "gilets jaunes" lors du 4e trimestre, grâce à un parc de magasins moins exposés aux blocages. Le titre prenait 4% dès l'ouverture.
Vers 10h, l'action Casino Guichard grimpait de 4,7% à 37,9 euros, au lendemain d'une progression de 2%, ce qui lui permet de revenir à son niveau du 3 décembre dernier. Les opérateurs saluent la publication des résultats du groupe pour le 4e trimestre de l'exercice 2018 et notamment le chiffre d'affaires de 36,6 milliards d'euros, conforme aux attentes des analystes de Factset.
Pour rappel, l'action Casino était tombée, en août dernier, à son plus bas depuis 20 ans. À noter également que les analystes de HSBC ont diminué, vendredi matin, leur objectif de cours à 40 euros au lieu de 43 euro, tout en réitérant son conseil de conserver.
"Meilleure année depuis 5 ans en France"
Si les revenus du groupe ont chuté de 2,4% entre les exercices 2017 et 2018, soit 1,218 milliard d'euros, ces ventes annuelles sont surtout plombées par l'Amérique Latine où le groupe, à travers sa division Latam Retail, réalise plus de 42% de son chiffre d'affaires. Dans cette partie du globe, Casino Guichard est présent principalement dans 4 pays (Brésil, Colombie, Argentine et Uruguay) où il exploite plus de 3.500 magasins via les enseignes alimentaires des groupes GPA, Éxito, Grupo Disco Uruguay et Libertad. En 2018, cette division a réalisé un chiffre d'affaires en repli de 7,2% à 15,577 milliards d'euros (-1,346 milliard d'euros).Un recul des ventes supérieur au total du groupe, ce qui signifie que le chiffre d'affaires a progressé dans l'Hexagone sur la même période. Hors Cdiscount, sur le territoire français, les ventes du groupe se sont établies à 19 milliards d'euros, en hausse de 1,4% par rapport à 2017. David Lubek, directeur financier de Casino Guichard, tient à mettre en avant la "résilience" du groupe en France, où Casino a réalisé sa "meilleure année depuis cinq ans", en croissance malgré le mouvement des "gilets jaunes" a précisé le dirigeant. Le résultat, selon lui, d'un "travail de repositionnement de toutes les enseignes pour les adapter aux besoins de nos clients en se concentrant sur les meilleurs formats et les meilleures géographies".
Des magasins plus petits que ceux de la concurrence
Au quatrième trimestre, les ventes dans l'Hexagone ont affiché une croissance de 1,4%, après avoir déjà progressé de 2% sur les trois mois précédents, ce qui fait dire à Casino que, malgré le contexte social, "les enseignes du groupe ont montré une bonne résistance". Cette dernière s'explique, entre autres, par le fait que Casino dispose d'un parc d'hypermarchés de moindre ampleur que ses concurrents - environ 20% du total de ses magasins - or c'est principalement ces "grands formats" qui ont été touchés par les blocages de ronds-points depuis le mois de novembre.
"Nos hypermarchés eux-mêmes ont été moins touchés que la moyenne", a indiqué David Lubek, pour qui le mouvement des "gilets jaunes" a quand même généré un manque à gagner "d'une cinquantaine de millions d'euros", toutes enseignes confondues, en raison des blocages de magasins et de la baisse du tourisme à Paris.
Franprix à la peine, Monoprix performe
Enseigne par enseigne, des disparités apparaissent au sein des différentes marques du groupe. Malgré une chute "assez significative" du tourisme, notamment à Paris, au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires de Monoprix a bondi de 5%, bien aidé par les ventes en ligne qui délivrent une croissance à deux chiffres, "tirées par la montée en puissance d’Amazon Prime Now (NDLR : avec lequel Casino a un partenariat depuis septembre 2018) et une forte accélération de l’activité Monoprix.fr Mode", relève le communiqué publié par le groupe jeudi après Bourse. L'intégration de Sarenza à compter du 30 avril 2018 a également joué sur les résultats du 4e trimestre puisqu'en croissance organique, les revenus de l'enseigne progressent seulement de 0,5%Globalement, le secteur de la proximité continue ses performances, avec des ventes annuelles en augmentation de 3,9%. Leader Price, en revanche, peine toujours (-1,9%), comme Franprix, touché par la baisse du tourisme à Paris en décembre et qui a vu ses revenus reculer de 2,3% au dernier trimestre de 2018. Porté par la plateforme Cdiscount, le commerce en ligne affiche pour sa part une croissance annuelle de 3%, le site ayant notamment établi un "record" lors du Black Friday. Autre point positif, la très bonne tenue des supermarchés dont les ventes ont progressé de 1,6% lors du 4e trimestre, notamment grâce aux ventes de bio qui ont bondi de 20%.
Confirmation des objectifs
Malgré le mouvement social qui a engendré un manque à gagner de l'ordre de 50 millions d'euros pour le groupe, les objectifs de progression du résultat opérationnel courant (ROC) "devraient être atteints", a également déclaré David Lubek. Le directeur financier s'est également estimé "confiant" dans la capacité du groupe à faire progresser ce résultat de plus de 10% en 2019, grâce aux leviers de son alliance dans les achats avec Auchan, de la monétisation de ses données ainsi que l'optimisation de sa logistique et de ses coûts. Il a enfin confirmé que Géant renouerait avec la rentabilité en 2018 et que la cession de 20 magasins déficitaires était "en bonne voie", ce qui devrait permettre d'améliorer les bénéfices des hypermarchés en 2019.Recevez toutes les infos sur CASINO GUICHARD en temps réel :
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