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Marché: la BCE ne devrait guère bouger aujourd'hui.

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(CercleFinance.com) - Sans surprise, la monnaie unique européenne ne variait guère sur le marché des changes avant une réunion de la BCE qui pourrait s'avérer aussi attendue que décevante, de l'avis d'un nombre croissant d'analystes. Malgré to

(CercleFinance.com) - Sans surprise, la monnaie unique européenne ne variait guère sur le marché des changes avant une réunion de la BCE qui pourrait s'avérer aussi attendue que décevante, de l'avis d'un nombre croissant d'analystes. Malgré tout, l'euro continue de se déprécier et a “cassé” ce matin, pour la première fois de l'année, la barre des 1,23 dollar. A cette heure, l'euro se tient (+ 0,07%) à 1,2317 dollar, mais sa baisse depuis le début de l'année atteint maintenant 10,5%.

Notons que l'euro gagne 0,17% tant contre le yen (à 147,71) et le sterling britannique (0,7859), tout en restant stable contre le franc suisse (à 1,2037).

Chez Aurel BGC, les analystes parisiens écrivaient ce matin que 'la réunion de la BCE suscite, aujourd'hui, plus d'attentes que les précédentes. Ces attentes se sont nourries de déclarations de plusieurs membres du conseil des gouverneurs, dont MM. Mario Draghi, le président, et Victor Constancio, son vice-président.” En effet, ces derniers évoquent de plus en plus clairement l'éventuelle extension des rachats d'actifs obligataires privés, entamés en octobre, aux emprunts d'Etat.

“Le risque de déception des marchés est à la hauteur des attentes”, redoute Aurel BGC, qui ajoute : “il semble en effet trop tôt pour espérer de nouvelles mesures de la BCE. Non seulement plusieurs banquiers centraux semblent estimer que l'utilité d'actions supplémentaires leur paraît peu évidente, mais les mesures mises en oeuvre ces derniers mois n'ont pas commencé à porter leurs fruits.” Bref, “la réaction des marchés à cette probable déception dépendra en partie de la capacité de Mario Draghi à entretenir leur patience', termine Aurel BGC.

Cependant, les opérateurs anticipant un statu quo de la part de l'établissement émetteur de Francfort semblent de plus en plus nombreux. Du moins pour l'instant. Le seul fait nouveau dans cette réunion de la BCE sera-t-il le déménagement de la banque de l'Eurotower à une tour toute neuve, située dans le quartier en pleine rénovation de l'Ostend, à Francfort ?

Chez Société Générale, on écrivait d'ailleurs ce matin : 'le principal évènement du jour est la réunion de la BCE, dont la quasi-totalité des acteurs de marché n'attendent aucune décision nouvelle'.

Et les spécialistes d'ajouter : 'cette dernière conférence de presse de l'année n'offrira pas l'occasion à Mario Draghi de faire du 'hors piste', comme il s'y est livré précédemment. Nous verrons donc s'il se déclare toujours aussi accommodant et quels seront les indices et les promesses qu'il formulera'.

Les analystes du gestionnaire d'actif britannique Schroders indiquent, eux aussi, que “la BCE se rapproche toujours plus près du QE souverain, mais elle va probablement attendre encore un peu avant de presser la détente”. Jusqu'à quand ? Quelque part au premier trimestre 2015, pronostique Schroders, sinon au deuxième.

En effet, la banque dirigée par Mario Draghi a, pour l'instant et selon les spécialistes, plusieurs bonnes raisons d'attendre. Après les récentes mesures, les octrois de crédits bancaires pourraient s'améliorer dans l'union monétaire. Il faudra attendre encore un peu pour en juger. Ensuite, la 2e des six opérations ciblées de refinancement bancaire à long terme (“TLTRO”) se tiendra dans quelques jours. De surcroît, le dernier volet de la revue de détail des bilans bancaires (“l'asset quality review”) n'est pas encore terminé. Enfin, il est possible que les perspectives de croissance et d'inflation ne reprennent du poil de la bête en zone euro dans les mois qui viennent.

Schroders s'attend à ce que la BCE soit, in fine, déçue sur l'ensemble de ces points, ce qui entraînerait le lancement de QE à part entière (privés et souverains). De toute façon, puisque les devises émergentes sont malmenées par la chute des matières premières et que la Banque du Japon continue de “casser” la valeur du yen, il est probable que la valeur relative de l'euro ne baissera pas assez au goût de la BCE, autre élément plaidant pour un QE.

Pour Natixis AM, le directeur de la recherche économique Philippe Waechter relève que depuis le début de ses rachats d'actifs, en octobre, la BCE n'a acquis que 17,8 milliards d'euros d'obligations sécurisées ('covered bonds') et un peu moins de 400 millions de créances titrisées ('asset-backed securities', ABS). Or Mario Draghi et le conseil des gouverneurs ont déclaré 'en clair' qu'ils comptaient faire passer le bilan de la BCE d'environ 2.000 à près de 3.000 milliards d'euros.

'Les montants mis en oeuvre ne sont pas suffisants pour satisfaire à l'objectif', constate l'économiste. Pou ce faire, il faudrait porter ces rachats de leur rythme actuel de 3,5 milliards d'euros par semaine à dix milliards, calcule-t-il au doigt mouillé

En conséquence, estime Ph. Waechter, 'la BCE va devoir aller au-delà des mesures de politique monétaire déjà annoncées. Cela ne se fera probablement pas lors de la réunion d'aujourd'hui en raison de l'imminence de la 2ème opération de TLTRO du 11 décembre. Mais il est probable que le 22 janvier, lors de la réunion suivante, de nouvelles mesures soient proposées', termine Ph. Waechter.

Dans le détail, la BCE communiquera, à 13 h 45, soit à l'issue du conseil des gouverneurs, sur le niveau de ses taux d'intérêt, qui ne devraient pas bouger. Puis le communiqué et la conférence de presse animée par son président, Mario Draghi, commenceront à 14 h30.

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