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Marché: les analystes divisés sur le 'QE' de la BCE.

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(CercleFinance.com) - Si l'annonce tout à l'heure par son gouverneur Mario Draghi d'un programme de rachats d'actifs de la BCE pour stimuler l'économie devenue atone de l'eurozone ne fait plus guère de doute, certains experts redoutent que les inv

(CercleFinance.com) - Si l'annonce tout à l'heure par son gouverneur Mario Draghi d'un programme de rachats d'actifs de la BCE pour stimuler l'économie devenue atone de l'eurozone ne fait plus guère de doute, certains experts redoutent que les investisseurs ne déchantent.

Les marchés actions européens évoluent depuis plusieurs jours dans une dynamique positive. Les opérateurs semblent en effet convaincus que la BCE adoptera, comme la Fed et la BoJ avant elle, un 'quantitative easing' ('QE', assouplissement quantitatif) pour relancer l'économie de la zone euro. Un dispositif fort qui soutiendrait aussi les bourses et aurait vocation à juguler la menace de la déflation.

'Si le QE s'avère être de 50 milliards d'euros par mois sur un an, ce serait très décevant', prévient cependant Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, qui fait valoir qu''un tel montant correspond à la zone basse de la borne d'estimations des économistes, laquelle est comprise entre 500 milliards et 1000 milliards d'euros'.

On serait alors 'très loin du bazooka attendu par certains', poursuit l'expert, qui au vu des récentes rumeurs de marché n'exclut toutefois que le programme s'étale sur une période plus longue, de 18 mois par exemple. 'Dans ce cas précis, ce serait une très bonne surprise puisqu'on parlerait d'un montant de 900 milliards d'euros' et 'le 'QE' serait sans conteste crédible aux yeux du marché', conclut Christopher Dembik.

En sus du montant, les modalités du programme d'apport de liquidités qui, sauf grande surprise, sera annoncé tout à l'heure seront elles aussi suivies de près.

Sur le principe, Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, juge pour sa part une telle intervention 'nécessaire', considérant la nullité de la croissance dans la zone euro depuis le premier trimestre 2011 et l'inflation désormais négative dans la région, une configuration qui ne peut évidemment satisfaire la BCE.

L'institution ne peut cependant à elle seule redynamiser l'économie de la région et cette dernière aura assurément besoin d''aides extérieures', un euro durablement plus faible et des prix du pétrole demeurant dans les sphères actuelles sur une longue période notamment.

Les équipes de Quilvest Gestion, elles, ne cachent pas leur circonspection. 'Le bilan de la BCE est loin d'être en situation d'expansion, comme pouvaient l'espérer les investisseurs. En effet, le remboursement des opérations de LTRO lancés il y a trois ans brident considérablement le bilan de la banque centrale', soulignent-elles.

De leur point de vue, l'institution ne dévoilera par ailleurs pas les modalités techniques de son 'QE'. 'Rien ne nous sera dit sur la clef de répartition des achats et les incertitudes quant aux titres éligibles resteront nombreuses', assurent-elles.

De fait, le risque de déception est selon elle important pour les marchés financiers.

Plus optimiste, XTB France considère enfin qu''au-delà de 500 milliards d'euros, et surtout au-delà de 700 milliards, le 'QE' serait clairement perçu comme un signe très positif aux yeux des opérateurs boursiers, entraînant une forte baisse de l'euro et une hausse des indices européens'. Reste tout de même à savoir 'si les anticipations de ces dernières semaines n'ont pas déjà, en grande partie, consommé les volumes qu'appliqueront les opérateurs aux différents actifs concernés', tempèrent ses équipes.

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