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Marché: nouveau plus bas annuel pour l'euro/dollar.

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(CercleFinance.com) - La monnaie unique européenne accentuait ses pertes ce midi sur le marché des changes alors que la divergence économique et monétaire entre les deux rives de l'Atlantique Nord ne cesse de se creuser. Aux Etats-Unis, les cambi

(CercleFinance.com) - La monnaie unique européenne accentuait ses pertes ce midi sur le marché des changes alors que la divergence économique et monétaire entre les deux rives de l'Atlantique Nord ne cesse de se creuser. Aux Etats-Unis, les cambistes spéculent sur le premier relèvement des taux courts de la Fed quand sur le Vieux Continent, ils parient à l'inverse sur une extension des rachats d'actifs de la BCE.

Ce midi sur le marché des changes, l'euro ajoutait à la perte de la veille (- 0,71%) un retrait de 0,44% qui le ramène à 1,2329 dollar. Un nouveau point bas annnuel à 1,2323 a été touché en matinée.

L'euro perd également 0,29% contre le yen à 147,21, et se tasse de 0,08% à 1,2029.

Comme le prouvent les dernières statistiques américaines, 'la divergence de croissance qui tire le dollar ver le haut se poursuit', commentent les cambistes de Société Générale.

En effet, des Etats-Unis, on a appris hier que 'les dépenses de construction ont rebondi plus qu'attendu au mois d'octobre, notamment grâce à l'investissement public dans les infrastructures autoroutières et les ventes d'automobiles ont atteint au mois de novembre leur deuxième plus haut niveau des huit dernières années', explique un courtier parisien.

La bonne santé de l'économie américaine, surtout relativement à celle du Vieux Continent qui reste caractérisé par la morosité, tend structurellement à peser sur la parité euro/dollar. Associée à la fin récente de la partie non conventionnelle de la politique monétaire de la Fed, soit les rachats d'actifs (les QE), cette tendance laisse maintenant entrevoir à court terme le resserrement de la partie conventionnelle (soit les taux directeurs) que la Fed maintient au plancher de 0-0,25% depuis fin 2008.

Les spéculations vont bon train sur la date à laquelle Janet Yellet, la patronne de la Fed, pourrait annoncer la première tension. Jusqu'à présent, l'opinion majoritaire sur le marché table sur mi-2015.

Mais les choses pourraient s'accélérer : selon Aurel BGC, un membre de la Fed, Stanley Fisher, “a déclaré que le moment de la première hausse des taux directeur se rapproche et que la fameuse formule de maintien des taux à leur très bas niveau actuel pendant une 'période considérable' devrait bientôt disparaître des communiqués du FOMC', le comité de politique monétaire de la Fed.

Voilà qui jouerait en faveur des rendements des actifs libellés en dollar, et donc indirectement pour la monnaie américaine elle-même.

La situation est radicalement inverse en Europe, où nombreux sont les investisseurs qui s'attendent à ce que les rachats d'actifs obligataires privés récemment engagés par la BCE soient, d'ici peu, étendus aux obligations d'Etat. Et ce alors que les taux courts européens viennent juste d'être abaissés tout près de 0%.

La principale statistique de la matinée plaide d'ailleurs en faveur de politiques de soutien : l'indice PMI final Markit composite de l'activité globale dans l'Eurozone s'est replié de 52,1 en octobre à 51,1 en novembre, en dessous de son estimation flash (51,4). Il signale un taux de croissance de l'économie à un plus bas de 16 mois.

Bref, “l'euro est plus faible ce matin comme nous approchons du meeting de la BCE et les attentes autour d'une politique monétaire plus accommodante sont fortes”, indiquent les spécialistes de RTFX, en vue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE qui se tiendra demain.

La baisse de l'euro est plus marquée encore face au sterling (- 0,60% à 0,7871). En effet, le secteur britannique des services a accéléré sensiblement sa croissance, à en croire les résultats de la dernière enquête Markit/CIPS : l'indice PMI des directeurs d'achat ressort en effet à 58,6 le mois dernier, contre 56,2 en octobre.

De nombreuses autres données sont attendues cet après-midi aux Etats-Unis, dont l'enquête ADP sur l'emploi privé - qui préfigurera le rapport officiel sur l'emploi de vendredi - et l'indice ISM du secteur non manufacturier.

'Les chiffres ADP de l'emploi devrait montrer une augmentation de 225.000 postes emplois pour le mois de novembre', pronostique RTFX, pour qui ces données devraient être en faveur d'un prochain relèvement des taux aux Etats-Unis.

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