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Marché: stabilité des taux après déferlante de statistiques.

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(CercleFinance.com) - C'est 'le grand sommeil' sur les marchés obligataires européens en dépit d'une déferlante de chiffres macro économiques après 3 jours de disette, sans oublier les 'minutes' de la FED publiées hier soir. Outre Atlantique,

(CercleFinance.com) - C'est 'le grand sommeil' sur les marchés obligataires européens en dépit d'une déferlante de chiffres macro économiques après 3 jours de disette, sans oublier les 'minutes' de la FED publiées hier soir.

Outre Atlantique, les chiffres du jour sont majoritairement médiocres et cela se traduit par une détente de 4Pts des taux longs, à 2,21%, ce qui reflète l'éloignement de la perspective d'un resserrement monétaire (pas de hausse de taux jusqu'à l'automne).

En ce qui concerne le compte rendu du FOMC du 28/29 avril, il n'a pas apporté d'éclairage déterminant sur le calendrier de la FED: elle attendra au moins jusqu'en juin pour collecter suffisamment de données attestant de la robustesse de la croissance.

Les membres de la FED admettent que l'économie américaine a subi un trou d'air passager en début d'année (notamment à cause de la grève qui a bloqué les portes de la cote ouest), un phénomène qui devient récurrent et qui invite à ne pas faire preuve de pessimisme puisque tout devrait rentrer dans l'ordre au 2ème trimestre.

Deux passages des 'minutes' présentent une certaine originalité: les participants ont souligné le risque de voir la volatilité sur les marchés obligataires ressurgir brutalement comme en juin/juillet 2013, lors de l'annonce d'un 'tapering' par Ben Bernanke.

Fait assez singulier, certains membres de la FED soulignent le rôle des traders haute fréquence: les transactions ultra-rapides accroissent la volatilité des produits de taux et plus précisément celle des 'dérivés' (les contrats à terme, les paniers de bons du Trésor, etc.).

S'agissant des chiffres US du jour, ils sont tous négatifs ce jeudi, sauf un seul.
Le Département du Travail a comptabilisé 274.000 nouveaux inscrits hebdomadaires au chômage, contre 264.000 au terme de la semaine précédente et un consensus de 270.000... mais le nombre de chômeurs indemnisés tombe à un plancher de 2.2 millions, au plus bas depuis mars 2000.

L'indice Philly Fed des conditions d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie a également déçu, reculant de 0,8 point en séquentiel à 6,7 points ce mois-ci (le consensus tablait sur un score de 8 points).

Plus surprenant encore, les ventes de logements anciens ont baissé de 3,3% le mois dernier aux Etats-Unis pour s'établir à 5,04 millions d'unités en rythme annualisé, alors que les économistes anticipaient une petite augmentation, à un peu plus de 5,2 millions.

Ce chiffre apparaît 'décalé' (antinomique serait plus exact) par rapport à l'envol de +20,2% des mises en chantier au cours de la même période annoncé la veille: l'un des deux ne reflète pas la réalité, mais lequel ?

La seule 'bonne surprise' provient de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board: il a augmenté plus que prévu en avril aux Etats Unis, de +0,7% à 122,3 points alors que les économistes anticipaient une hausse moyenne de +0,3%.

Les chiffres 'macro' européens ne sont pas plus brillants: c'était une journée riche en 'PMI' et ils ne préfigurent pas un second trimestre très dynamique.
L'indice PMI Markit 'composite' de la zone a recule à 53,4 points au mois de mai, soit 0,5 point de moins que le mois dernier (second repli consécutif).
En Allemagne, la chute du 'composite' est beaucoup plus sévère qu'attendue, à 52,8 contre 54,1 en avril, la France affiche en revanche une progression de 0,4Pts à 51 contre 50,6.

Dans un autre domaine -et cela devient presque une litanie quotidienne- les négociateurs du dossier grec déplorent absence d'évolution des pourparlers.

Athènes sera totalement à court d'argent le 5 juin et elle a prévenu le FMI à plusieurs reprises qu'elle ne fera pas l'impasse sur la paye des fonctionnaires... d'où la menace implicite d'un 'défaut' sur la prochaine échéance.
Une lueur d'espoir toutefois avec l'entrevue prévue entre F.Hollande, A.Merkel et A.Tsipras en marge du sommet de Riga pour tenter d'avancer.

Une actualité donc assez dense mais aucun mouvement sur les taux en définitive avec une tension de 1,5Pts de base sur le Bunds à 0,64%, sur les OAT 2025 à 0,9260% et de +1Pt sur le '10 ans' belge à 0,9290%.

Les 'bonos' espagnols se détendent symétriquement de -1,5Pts de base à 1,77%) et les BTP italiens se retendent également de 1Pts de base à 1,845%.

Le '10 ans' grec prend +10Pts de base à 11,25% mais ce n'est pas significatif compte tenu des spéculations sur un défaut partiel déjà évoquées.

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