Marché: toujours pas de tendance pour l'euro/dollar.
(CercleFinance.com) - Sur le marché des changes ce midi, la monnaie unique européenne suivait des tendances éparses contre ses principales contreparties. Notons que les minutes de la dernière réunion de la Fed seront publiées ce soir. En ha
(CercleFinance.com) - Sur le marché des changes ce midi, la monnaie unique européenne suivait des tendances éparses contre ses principales contreparties. Notons que les minutes de la dernière réunion de la Fed seront publiées ce soir. En hausse de 0,55% contre le dollar américain à 1,08721, la devise européenne restait quasi-neutre contre le franc suisse et le yen tout en perdant 0,30% contre le sterling à 0,7280.
Après une chute vigoureuse et quasi-constante depuis mai 2014, l'euro/dollar semble depuis mi-mars 2015 marquer une pause entre 1,05 et 1,10 dollar.
Sur l'agenda statistique, l'actualité de la matinée a été contrastée : on a appris que les commandes à l'industrie allemande avaient reculé de 0,9% au mois de février, alors que le consensus anticipait au contraire un rebond de plus de 1% après la baisse de 2,6% de janvier (- 3,9% en estimation initiale).
En outre, le volume des ventes du commerce de détail a baissé de 0,2% dans la zone euro en février 2015 par rapport à janvier, selon les estimations corrigées des variations saisonnières d'Eurostat. Ce chiffre est conforme aux anticipations.
Cependant et malgré des divergences d'une statistique à un autre, les indicateurs plaident globalement pour une accélération progressive de la reprise de l'activité en zone euro. Ce qui fait dire à Quilvest Gestion que la BCE a déjà atteint ses objectifs et pourrait réduire le rythme de ses rachats d'actifs bien avant septembre 2016, échéance initialement évoquée par Mario Draghi.
Comme annoncé, la BCE a racheté une soixantaine de milliards d'euros d'actifs obligataires en un mois, surtout des emprunts d'Etat. La banque centrale n'a donc pas eu de mal à trouver des vendeurs, contrairement à certaines craintes. Selon Ronan Blanc, gérant obligataire chez Quilvest, l'essentiel des rachats a été réalisé auprès d'investisseurs étrangers, en particulier d'autres banques centrales - chinoise, suisse et japonaise - qui détiennent d'importants montants de dettes souveraines européennes
Largement pré-annoncé, ce QE souverain a gonflé et dégradé le bilan de la BCE et donc induit une chute de l'euro : en six mois, la devise a perdu environ 15% de sa valeur contre le dollar américain, le franc suisse, le yuan chinois, le won sud-coréen et la roupie indienne. Ce qui devrait doper la compétitivité des entreprises exportatrices européennes.
Ces résultats positifs pourraient conduire la BCE à réviser le calendrier de son plan d'action, c'est-à-dire ralentir le rythme de ses rachats d'actifs avant septembre 2016, estime Quilvest. Le cas échéant, cette perspective jouerait en faveur de l'euro sur le marché des changes.
Par ailleurs, 'la Banque du Japon a confirmé sa politique antérieure et continuera donc d'augmenter la base monétaire de 80.000 milliards de yen par an', commentent ce matin les cambistes de Société Générale. Et pourtant, les derniers indicateurs ne témoignent toujours pas d'une accélération de l'inflation dans l'archipel.
L'embarras est perceptible parmi les membres de la Banque du Japon mais aucun changement de politique n'a encore été évoqué, ni dans un sens (rajouter du stimulus monétaire), ni dans l'autre (arrêt du programme de QQE), le vaste plan de rachat d'actifs nippon, ajoute-t-on chez Oddo & Cie.
Dans la soirée, les cambistes guetteront avec attention la publication du compte-rendu (les fameuses 'minutes') du dernier comité de politique monétaire de la Fed, soit celui des 17 et 18 mars dernier.
A cette occasion, la Fed avait retiré le terme de patience précédemment accolé à sa politique de taux bas, et laissé entendre qu'un premier relèvement des taux était possible à partir de sa réunion de juin. Ce qui constituerait une première, les taux directeurs étant stables au niveau plancher de 0-0,25% depuis fin 2008.
Mais selon Oddo & Cie, c'est plutôt l'appréciation conjoncturelle de la Fed qui est attendue au tournant : plus intéressant sera la discussion sur l'état de l'économie en ce début d'année et sur l'impact de la hausse du dollar. La majorité du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed, ndlr) semble ne pas vouloir trop s'arrêter sur les mauvais chiffres récents, qu'ils jugent temporaires, mais cela pourrait néanmoins les amener à différer quelque peu la première hausse des taux.
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