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Marchés actions: voir au-delà des turbulences

Malgré un climat de grande nervosité et d'inquiétude autour de l'économie mondiale, la conjoncture à plus long terme reste pourtant toujours positive pour l'investissement dans les actions.

Malgré un climat de grande nervosité et d'inquiétude autour de l'économie mondiale, la conjoncture à plus long terme reste pourtant toujours positive pour l'investissement dans les actions. - Eric Piermont - AFP

Malgré la très forte instabilité qui perdure sur l’ensemble des bourses mondiales, beaucoup d’observateurs notent que le contexte reste positif pour les actions pour les mois à venir. Mais quel est le bon timing ?

Est-ce le moment d’acheter ? Eternelle question que le marché se pose après une période de forte baisse. Faut-il profiter de l’actuelle volatilité pour se renforcer ou carrément entrer de manière décidée sur les marchés actions ?

Plusieurs facteurs incitent à la prudence. Certes les grandes banques centrales du monde, en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, soutiennent le marché via des politiques archi-accommodantes et donnent tous les gages possibles de solidité.

Contexte économique toujours fragile

Mais si elles agissent ainsi, c’est avant tout parce que la conjoncture économique reste éminemment fragile. Croissance modeste aux Etats-Unis, marché du travail toujours sur une bonne dynamique mais assez lente à s’améliorer, croissance et tendance de prix en berne en Europe, et grosses secousses du côté de la Chine.

Sans parler d’un paysage toujours inquiétant du côté des pays émergents, confronté à la faiblesse de leurs monnaies par rapport au dollar, et a des retraits massifs d’investissements étrangers. Le gros regain de prudence du côté des marchés provoque des évaporations de capitaux des zones considérées comme les plus "à risque", et les émergents sont en première ligne.

De "bonnes-mauvaises" nouvelles pour le marché

Mais fondamentalement ce genre de mauvaise nouvelle en est plutôt une bonne pour le marché. Car elle justifie les politiques actuelles des banques centrales, de nature à injecter des milliers de milliards de dollars de capitaux, et à soutenir les marchés ainsi que leurs économies en offrant des conditions optimales de financement, avec une vraie compétitivité monétaire à la clé.

Et même si le marché est déstabilisé en grande partie par des excès de positions prises sur des instruments financiers jouant les tendances sans discernement, notamment les ETF, il faut garder à l’esprit que la cheville ouvrière du marché, les entreprises, sont en excellente santé.

Euro, pétrole… et profitabilité

Notamment celles du CAC40, qui auront vu leurs bénéfices grimper de 37% sur le 1er semestre, alors que leur chiffre d’affaires témoigne d’une activité en très faible hausse, +4%.

Ce qui veut dire que certes, le pétrole et l’euro affaibli face au dollar donnent des avantages compétitifs certains, mais les entreprises gardent une structure optimisée et ramassée, de nature à profiter à plein de la moindre brise de croissance. De quoi matérialiser avec l’ensemble de ces éléments une assise solide pour les marchés, car même si le récent coup de chaud de l’été a laissé des séquelles, il n’a pas techniquement détruit le potentiel de hausse à moyen terme.

Pas de quoi basculer dans le pessimisme

Même du côté américain, on a la banque JPMorgan qui conseille de ne pas ignorer les signaux techniques, ses analystes estimant qu’on est à l’aube d’un rebond important qu’il faudra prendre à temps… et pour bien faire, en se positionnant maintenant.

Pour l’investisseur de long et de très long terme, on a donc un paysage général qui n’a guère changé depuis le début du rebond prodigieux des indices entamé il y a un peu plus d’un an. Pas de quoi pour l’instant arbitrer en défaveur des actions pour le moment… pour peu qu’on garde son sang-froid et du recul, le marché actions conserve un vrai potentiel.

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Antoine Larigaudrie