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La Bourse de Paris sauvée par les investisseurs étrangers?

Même au milieu d'un contexte de marché volatile, les investisseurs étrangers, notamment américains, continuent à parier en masse sur les actions europénnes en général, et françaises en particulier

Même au milieu d'un contexte de marché volatile, les investisseurs étrangers, notamment américains, continuent à parier en masse sur les actions europénnes en général, et françaises en particulier - Andrew Renneisen - Getty Images North America - AFP

Malgré un gain de 0.92% la semaine passée, le marché a renoué avec une volatilité spectaculaire, passant de ses plus hauts annuels à une dégringolade sous les 4.900 points. Les investisseurs étrangers continuent à croire dans les valeurs hexagonales. Les Français plus vraiment.

A croire que les investisseurs étrangers sont plus optimistes que les Français sur les actions françaises ! La séance de vendredi aura été particulièrement parlante à ce niveau-là, scellant sans doute les éléments de tendance des semaines ou des mois à venir.

Après une semaine particulièrement volatile, avec la journée de jeudi qui s’est soldée par une séance de montagnes russes, avec un CAC40 allant de -2% et plus, à une clôture quasiment à l’équilibre, ainsi que de très forts mouvements sur les taux, on a senti les investisseurs un peu fébriles et groggys par les rafales de vents contraires.

Des volumes abondants, même un 8 mai

La journée de vendredi a donné un excellent digne de confiance. Journée pourtant fériée, elle était donnée comme une "séance pour du beurre", avec beaucoup de traders s’accordant une pause pour ce week-end de trois jours propre à la France, d’autant plus après les mouvements de la veille.

Et finalement, on a assisté à un rebond spectaculaire, certes sur fond de très bons indicateurs d’emploi du côté des Etats-Unis, mais un très net rattrapage sur les actions européennes et notamment françaises. Cela s’est soldé par une hausse de 2,5%, et des volumes très consistants, 4.4 milliards d’euros échangés sur l’indice parisien, l’équivalent d’une journée soutenue, alors qu’on était encore une fois en jour férié.

Volatilité de retour

C’est dire le poids des convictions et la logique de flux qui animent en ce moment le marché, parisien notamment. Certes l’extraordinaire journée de jeudi dernier nous rappelle qu’il va falloir se faire à ces brusques coups de grisou sur le marché, avec une très forte volatilité sur des paramètres qui pourtant assurent la stabilité du système financier. Voir la dette française passer en quelques heures de 0,5% à 0,8% ou même plus de 1% de rendement sur les échéances à 10 ans n’est nullement anodin.

Il reste un grand nombre de menace sur la tendance boursière, que ce soient les interrogations légitimes sur le fonctionnement du plan de rachat d’actifs de la BCE, le dénouement de la crise grecque, les perspectives économiques générales dans la Zone euro ou notre déséquilibre conjoncturel avec les Etats-Unis.

Chaque baisse est un point d’entrée

Sans compter l’économie chinoise, aux perspectives encore très floues, et à la banque centrale prête à aller plus loin dans ses mesures de soutien, d’où de nouveaux déséquilibres à craindre. Bref une somme d’incertitudes qui, c’est certain, provoque et provoquera encore des coups de mou de plus ou moins grande ampleur.

Mais l’impression de vague continuelle en matière de flux semble vouloir effacer tous les excès, investisseurs américains et japonais surtout, remettant le paquet à la faveur de la moindre correction. Et plus la tendance est menacée, plus le retour haussier est spectaculaire. On a l’impression que chaque baisse est devenue systématiquement un signal d’entrée sur le marché.

Conviction et prises de risque

Cela dit ces intervenants jouant sur le marché actions européens pour la plupart par le biais d’ETF, d’instruments financiers de suivi de tendance, on est dans une logique de gros, de blocs. Voilà qui explique l’importance de certains seuils techniques ou symboliques cruciaux, comme le sont les 5.000 pour le moment.

Il est donc temps de prendre des risques et, même dans ce contexte hautement instable, de mettre ses convictions sur la table. Et pour l’instant, avec la force du nombre, le clan des acheteurs est toujours celui qui gagne. Pour l’instant!

Antoine Larigaudrie