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Marchés de taux: recul après série de mauvaises stats US.

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(CercleFinance.com) - La détente des taux longs qui se matérialise en Europe et aux Etats Unis (sur le '10 ans') s'inscrit dans un mouvement de balancier au détriment des actions et en faveurs des obligations: une sorte de 'grande rotation' à l'e

(CercleFinance.com) - La détente des taux longs qui se matérialise en Europe et aux Etats Unis (sur le '10 ans') s'inscrit dans un mouvement de balancier au détriment des actions et en faveurs des obligations: une sorte de 'grande rotation' à l'envers.

Même en faisant abstraction des 'minutes' de la FED, les raisons d'un regain d'intérêt pour les bons du Trésor s'explique par le recul surprise de l'indice flash PMI des services en zone euro à 47,3 contre 48,6 (idem pour le secteur manufacturier).

Le recul est encore plus brutal en France où le PMI plonge vers 43,6 (contre 45) et cela pourrait finir par impacter notre principal partenaire, c'est à dire l'Allemagne.

De tels chiffres -bien en dessous des estimations- laissent craindre une poursuite de la baisse du produit intérieur brut dans l'Eurozone au premier trimestre et un redémarrage tardif, faute de mesures de relance sur le Vieux Continent.

La série des mauvaises surprises ne se cantonne pas à l'Europe, les Etats Unis ne sont pas épargnés avec la chute de l'indice d'activité 'Philly Fed' à -12,5 alors qu'une hausse était anticipée à +1,6 (après -5,6 en janvier) ou encore le rebond des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ( +20.000 à 362.000).

L'indices des prix pour janvier, publié à 14h30 est ressorti inchangé alors que le consensus attendait une progression de 0,1%.
Les ventes de logements anciens pour janvier ont progressé de 0,4% (comme anticipé) et l'indicateur avancé du Conference Board pour janvier ressort à +0,2% (contre +0,3% attendu... l'institut qualifie la reprise US de 'molle').

Dans un tout autre registre, mais qui ne plaide pas pour la sérénité des marchés, le cas chypriote est jugé 'systémique' par Bruxelles, dans la mesure où les banques grecques se retrouve une fois encore en 1ère ligne.
Par ailleurs, la situation politique en Italie risque de devenir très incertaine au lendemain des législatives du week-end en cas de constitution d'une coalition fragile (les taux longs italiens voient leur rendement se tendre de +6Pts de base à 4,50%).

L'autre grand sujet de conversation du jour concerne les 'minutes' de la FED: elles laissent transparaître de sérieuses divergences de vision et de stratégie entre ses membres, certains d'entre eux (et il se pourrait que ce soit une majorité) suggérant de ralentir le rythme des rachats d'actifs (85Mds$ par mois), voire même de les interrompre avant 2014.

De nombreux membres du comité de politique monétaire réclament une 'évaluation' de l'efficacité, des coûts et des risques du 'QE-3' qui tarde à produire ses effets sur la croissance tandis qu'il engendre des 'bulles d'actifs' -notamment sur les T-Bonds et les actions-, ce que personne ne cherche plus à nier.
Mais de nombreux commentateurs estiment que ce n'est qu'une manière habile de 'calmer l'euphorie de Wall Street' et que c'est bien la ligne 'Bernanke/Yellen' qui va continuer de prévaloir, de telle sorte que la FED n'est pas prête de retirer le 'bol de punch' qui enivre les marchés et alimente une 'bulle obligataire'.

Goldman Sachs estime qu'en cas 'd'exit strategy' (retour à une politique non 'quantitative'), le '10 ans' pourrait voir son rendement bondir de 2,00% vers 3,00%, ce qui génèrerait des pertes potentielles énormes sur un encours obligataire de 3.000 milliards de $, ce qui mettrait à mal le bilan de la FED.

Les professionnels parient sur un maintien des mesures 'non conventionnelles' tant que les perspectives en matière d'emploi ne seront pas 'significativement améliorées'... même si cela ne convainc pas tout le monde parmi les collègues de Ben Bernanke.
Mais si le '10 ans' reste bien sagement ancré sous les 2,00% (à 1,9760%) ce jeudi, le rendement du '30 ans' reste supérieur à 3,15% (contre 3,2% en début de semaine).
La 'bonne surprise du jour' -car il en faut bien une- est venue d'Espagne en fin de matinée, avec une adjudication réussie de 4,2 milliards d'euros de dette à moyen et long terme.

Le meilleur accueil a été réservé aux bons à '2 ans' avec un taux moyen en net repli à 2,54% contre 2,82% il y a 15 jours (avec un ratio de couverture très confortable de 3,7 contre 2,2).

Nette détente également sur le '6 ans' avec un taux de 4,3% contre 6,70%... mais la précédente émission remontait au... 19 juillet 2012 (c'est-à-dire une semaine avant que Mario Draghi ne déclare que la BCE ferait tout pour empêcher un éclatement de la zone euro, entraînant une détente spectaculaire des taux espagnols).

Beaucoup moins d'appétit en revanche pour la tranche de 2,57MdsE de dette à 10 ans avec un taux moyen de 5,2% (identique à celui qui prévaut ce jeudi sur le marché secondaire, c'est une déception) avec un ratio de couverture en chute libre de 1,6 contre 3,8 fin janvier (la demande s'est donc concentrée sur le '6 ans').

Enfin, la France a levé sans difficulté près de 8MdsE de BTAN '2 ans' et d'OAT à '5 ans' avec des taux en repli de 0,07% sur ces deux échéances et un ratio de couverture global de 2,4, ce qui demeure très satisfaisant.
L'OAT 2023 affiche cet après-midi un rendement en léger repli (-0,03%) à 2,23%.

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