Menaces terroristes: les marchés sur le qui-vive
L'annulation d'un simple match de football a fait tanguer Wall Street mardi soir. Un match amical, Allemagne/Pays-Bas, qui devait avoir lieu à Hanovre, après l'apparition d'éléments clairs et précis sur une éventuelle menace terroriste.
À ce moment précis, vers 20h, on était en pleine séance de bourse à Wall Street. On sortait d'une séance faste en Europe, vue par certains comme une sorte de "Rallye Patriotique" après les attentats de Paris, avec un CAC40 qui avait pris 2.77% en clôture.
Quand un match de football fait tanguer Wall Street
Le S&P500 était bien orienté, et à ce moment-là il gagnait entre 0,3 et 0,5%. Et l'annonce de l'annulation du match a provoqué une réaction, certes modérée, mais tout à fait sensible.
Outre le fait qu'elle touchait un stade de football, et que les attaques terroristes de Paris ont concerné entre autres le Stade de France, la menace a été prise très au sérieux. Notamment par la crédibilité des informations délivrées par les autorités allemandes.
Alerte à la bombe dans le ciel américain
Le marché a effacé subitement ses gains, et le S&P500 a même terminé en baisse de 0,13%. Plus tard, il s'est avéré que l'alerte était fausse. Mais le mécanisme d'aversion au risque, la prime de risque géopolitique, s'est instantanément enclenché.
Même chose à Tokyo ce matin, alors qu'on a appris que deux vols d'Air France venaient d'être déroutés en Amérique du Nord, après là aussi des alertes à la bombe.
Transport et tourisme en baisse
Fausses alertes également, mais qui ont provoqué des réactions sur le marché, l'indice Nikkei effaçant la plupart de ses gains pour terminer à +0,09%. Avec des allègements instantanés sur les secteurs de l'aérien, du transport, du tourisme, de l'hôtellerie et du luxe, selon une mécanique éprouvée depuis le début de la semaine.
De la nervosité, mais des soutiens importants
La prime de risque générale à court terme reste élevée, avec en plus l'intervention du RAID à St-Denis ce matin, en lien avec les attentats de Paris, qui pèse sur les échanges en Europe.
Le marché reste malgré tout soutenu par une nette tendance au redressement. Pour preuve, des volumes d'échanges en nette hausse hier (3,8 milliards d'euros d'actions négociées), tranchant avec la prudence de lundi.
La défense très entourée
Et confirmation, un secteur en profite entre tous, celui de la défense. Thalès en particulier prend 6.8% en deux séances, alors que l'indice large SBF120 ne prend que 2,5%.
Mais la mécanique de prime de risque sera relancée au moindre développement nouveau du dossier terrorisme, avec beaucoup de rapidité. Et il en sera de même à chaque nouvelle alerte crédible.