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Morning Briefing: la BCE en ligne de mire

Le marché devrait rester prudent dans l'attente de la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi.

Le marché devrait rester prudent dans l'attente de la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi. - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

Des marchés calmes et sans trop de tendance en attendant la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi, ainsi que l’emploi américain vendredi. Mais le marché chinois continue d’inquiéter.

Tendance

Le CAC40 est demandé en baisse de 11 points pour l’ouverture à 4.919 (Calls IGMarkets). Vendredi, on a terminé sur un repli de 0.32%, en allant chercher les 4.960 au plus haut, mais encore une fois les 5.000 constituent un plafond de verre.

Plus on approche, plus le CAC40 a tendance à se replier à court terme à chaque tentative. D’autant que les volumes étaient faibles à 2.2 milliards d’euros d’actions négociées, avec une demie-séance seulement à Wall Street pour cause de lendemain de Thanksgiving.

Le S&P500 d'ailleurs n'a pas fait grand-chose à +0.06% en clôture. Ce matin en Asie Tokyo a terminé sur une baisse de 0.69%, mais l’instabilité règne toujours du côté de Shanghai, à 7h55 l’indice composite est inchangé, mais très fluctuant.On essaye de se remettre du coup de tabac de vendredi à plus de 5% de baisse, la plus forte depuis la tempête boursière d'août.

Soupçons d'irrégularités comptables dans le secteur bancaire, raid des autorités chez les grands courtiers, pas mal de mouvement sur les matières premières, et instabilité sur les taux de change Dollar/Yuan… Beaucoup de sources d’instabilité qui vont accroître la vigilance des investisseurs mondiaux.

A noter l’euro-dollar, qui tombe à 1.0578. On retrouve les plus bas du printemps dernier, où l’on avait signé un plus bas 1.0485, ce qui sera sans doute le niveau à surveiller désormais.

Catalyseurs

Le marché n’attend plus que la BCE désormais, avec la réunion de politique monétaire jeudi. Et au sein de l'équilibre complexe de l'action des banques centrales, on se dit du côté des analystes que le signal va être suffisamment fort du coté de Francfort, mais peut-être pas massif et spectaculaire.

Avec un aspect stratégique d’abord, puisque Mario Draghi donne la priorité aux signaux d'action les plus forts quand vraiment le marché donne des signes de grosse instabilité, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Deuxièmement parce que le marché a, de lui-même, intégré aux cours une action décidée de la BCE notamment au niveau des taux courts, qui continuent à diminuer sous le niveau zéro.

Donc peu de chance que Mario Draghi n’annonce un relèvement spectaculaire du montant du Quantitative Easing, déjà copieux à 60 milliards d'euros et même un peu plus, la BCE était montée à 75 milliards cet été ponctuellement, pour éviter tout problème de liquidité du marché.

Peut-être plus sur la qualité des actifs rachetés, on a parlé de l'inclusion dans la liste des commissions de la BCE de certains titres émis par des collectivités locales. Et peut-être jouer aussi sur les taux de dépôt bancaires, les empiler sur plusieurs niveaux pour encourager un peu plus les opérations de refinancement, notamment.

Mais dans le timing d'action, Mario Draghi a le rôle délicat du "premier à tirer", puisque la FED rendra sa décision une semaine après mi-décembre, avec a priori très vraisemblablement une hausse des taux à la clé. Raison de plus dans doute pour que la BCE se montre certes décidée, mais prudente aussi, soucieuse de ne pas accroître encore les déséquilibres monétaires du moment.

Valeurs

Métaux

Après le coup de mou de la semaine dernière, la situation est toujours compliquée. L'once d'or fin est sur des plus bas de 5 ans, avec une correction d'une vingtaine de dollars sur 72 heures. Le dollar remonte et les anticipations sur l'action des banques centrales sont source de nouveaux dégagements. C'est le dollar qui devient la valeur refuge du moment. Sur le reste des matières premières, zinc, nickel et cuivre remontent un peu après la forte baisse générale de la semaine dernière, les analystes ont la conviction que les producteurs s'adaptent et réduisent leur production. Mais pas le minerai de fer, qui passe sous les 40 dollars la tonne pour la première fois depuis avril 2013. On a le platine également qui est au plus bas depuis 2008, à 825$.

Pharmaceutiques

Roche a décidé l’arrêt d’un développement d’un important projet de recherche sur les bactéries résistantes aux antibiotiques, les "Superbugs".

Renault

Peut-être quelques remous spéculatifs à prévoir alors que son partenaire japonais Nissan tient un conseil d’administration extraordinaire, pour déterminer ses exigences en vue du prochain conseil de Renault. Objectif, rééquilibrer les forces au sein du capital, et en finir avec les tensions qui l’oppose à l’Etat actionnaire.

LVMH

Le groupe de luxe entre au capital du joaillier italien Repossi.

Sword

La société de conseil informatique fusionne sa filiale britannique avec le groupe local AAA.

Antoine Larigaudrie