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Morning Briefing : le brouillard s’épaissit

Face à un scénario totalement remis en question de A à Z, les investisseurs, notamment américains, sont obligés de revoir sérieusement à la baisse leurs prévisions.

Face à un scénario totalement remis en question de A à Z, les investisseurs, notamment américains, sont obligés de revoir sérieusement à la baisse leurs prévisions. - Spencer Platt - Getty Images North America - AFP

Malgré une baisse de 5% en cumulé sur la semaine passée, les 4.200 points constituent-ils un bon point d’entrée sur le CAC40 ? Pas moyen de se faire une idée sur les marchés, tant les certitudes du début d’année sont battues en brèche.

Tendance

Le CAC40 est attendu sur une hausse de 19 points à 4.219. Vendredi on a encore reculé de 0,66%. On perd 5% sur la semaine en données cumulées. Et encore une fois sur des volumes nourris, encore 4,7 milliards d’euros d’actions échangées vendredi.

Guère mieux sur le marché américain -1,85% vendredi pour le S&P500, -3% sur la semaine. Tokyo sonne l’heure de la stabilisation, avec un indice Nikkei qui termine sur un joli rebond de fin de séance à +1,1%.

Catalyseurs

Partout les marchés n'ont qu'un mot à la bouche, récession ou forte probabilité de récession. Sur le niveau du dollar par exemple, qui reste sur des plus bas de quasiment 7 semaines par rapport à tout monnaie. L’euro qui reste proche des 1,12 dollar, dernièrement on a Nomura qui arrête les positions longues sur le dollar, et qui arrête de vendre l'euro.Les rendements du marché obligataire n'arrêtent pas de baisser et de se croiser entre taux courts et taux longs. Et l'or qui gagne 10% depuis le début de l'année…

Sans compter la forte volatilité des prix du pétrole, aussi bien à la hausse qu’à la baisse : jamais les paris n’ont atteint des niveaux aussi élevés depuis que l’on mesure les options sur le marché WTI. (plus de 31 dollars ce matin). Autre un indicateur important, jamais les analystes de Wall Street n'auront autant abaissé leurs prévisions depuis 2003. Par rapport à ce qu'ils prévoyaient en fin d'année dernière et ce qu'ils prévoient désormais, rarement l'écart n'aura été aussi grand.

Mais il faut dire qu'en à peine 2 mois, les paramètres de marché auront radicalement changé. Sur le S&P500, en 5 semaines seulement, avec 8% de perdus, 2000 milliards de dollars de capitalisation auront été balayées. Que ce soit le pétrole, le niveau du dollar, les perspectives économiques chinoises, la forte baisse de l'ensemble du secteur bancaire, tout a changé en quelques semaines.

Du coup les analystes parient pour le 4ème trimestre 2015 sur une troisième contraction consécutive, avec une baisse de 4,5% des bénéfices escomptée en moyenne. Du coup les marchés mondiaux ont tendance à en subir l'impact. On va avoir un rendez-vous important cette semaine, Janet Yellen passe devant les commissions économiques du Congrès américain mercredi et jeudi, sans doute l'occasion d'y voir un petit peu plus clair dans la stratégie de la Fed en matière de taux.

Car si la probabilité de la voir continuer à les faire grimper cette année diminue sensiblement en ce moment sur les marchés. Les chiffres américains de l'emploi de vendredi sont venus un peu brouiller le tableau, avec certes des créations inférieures aux attentes à 151.000, mais une vraie accélération sur l'inflation salariale. Donc les marchés attendent beaucoup de ces discours de Janet Yellen, devant un tableau de plus en plus complexe à lire.

Valeurs

Casino

Cession de sa filiale thaïlandaise Big C, à un fonds d'investissement local à 3.1 milliards d'euros hors dette.

Vinci

HSBC rehausse son conseil de conserver à achat.

Air France KLM

Trafic passager +3,2% en janvier, taux d'occupation à 85,2%.

Antoine Larigaudrie