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Morning Briefing: regain de prudence

Après une baisse de 2,8% vendredi, le CAC40 subit une vraie vague de défiance, comme l'ensemble des indices européens.

Après une baisse de 2,8% vendredi, le CAC40 subit une vraie vague de défiance, comme l'ensemble des indices européens. - Eric Piermont - AFP

"Après une semaine fortement négative sur les marchés européens notamment vendredi, les investisseurs attaquent cette semaine avec un sentiment de fragilité accru."

Tendance

Le CAC40 est demandé quasi-stable, à +1 point pour 4.430 points, après une baisse marquée sur l’ensemble de la semaine (-3% en données cumulées), et un vrai sentiment de découragement vendredi (-2,82%).

Les investisseurs ont repris les thématiques de l’ensemble de la semaine pour justifier un mouvement de vente conséquent, avec des volumes forts, 4 milliards d’euros d’actions négociées.

Les causes de ce mouvement de vente massif restent les mêmes: la Banque du Japon qui dit stop pour le moment à tout nouvel assouplissement monétaire, et les résultats d'entreprises, pas mauvais pour la plupart, mais qui ont surtout été prétexte à des prises de profits sur des titres qui ont gagné beaucoup de terrain sur les derniers mois.

Les investisseurs ont également sanctionné Sanofi, qui a perdu 5.36%, le marché se dit que l'offensive sur la biotech Medivation promet d'être longue et coûteuse.

Le résultat est un CAC40 qui perd donc 3% sur la semaine en cumulé, contre -1,26% pour les marchés américains.

À noter que Tokyo se réveille ce matin en forte baisse, -3,11% en clôture.

Catalyseurs

Mais l’argument-clé du moment est l’inquiétude autour de la croissance américaine. Elle a déçu jeudi dernier, et pour ne rien arranger, on a de mauvais indices de confiance des consommateurs aux États Unis. Tout cela provoque un nouvel affaiblissement du dollar, l’euro remonte fort en direction d'1,15 (1,1460 ce matin), Ce qui provoque aussi une forte hausse de l'or, avec un plus haut d'un an signé vendredi quasiment 1.300 dollars, 1.294 ce matin.

C’est une des principales raisons de la méfiance accrue qui touche les marchés, notamment européens, contraints de se faire à l’idée d’un dollar encore faible pour un long moment.

Des signaux se précisent: les analystes notent que la semaine passée aura vu des sorties record de capitaux sur les ETF, les produits financiers indexés sur la tendance générale des indices européens, -3 milliards de dollars, ce qui constitue sans doute un record absolu, selon les données Markit.

Enfin à noter que le fonds souverain du Qatar lui-même est en train de réduire la voilure sur ses investissements en Europe, conseillant a ses intermédiaires de mieux répartir leurs investissements en faveur notamment de l'Asie-Pacifique et des États-Unis.

Preuve que là on a des investisseurs prêts à lâcher beaucoup de leurs positions sur des marchés européens qui auront monté très fort sur les premiers mois de l'année.

Valeurs

Pétrole

Les cours corrigent légèrement mais restent fermes, avec un Brent au-dessus des 46 dollars et plus de 45 pour le WTI. "On a peut-être touché le fond", dit le directeur éxécutif de l’Agence Internationale de l’Energie, si l'économie mondiale ne se dégrade pas. Le plus bas de 12 ans à 27,10 dollars sur le Brent en début d'année est sans doute cette fois bien derrière nous. L'AIE attend maintenant un rebond des investissements dans l'industrie aval notamment pour cette année et l'année prochaine, à la faveur d'une poursuite de l'appréciation des cours.

Parapétrolier

Baker Hugues et Halliburton abandonnent leur fusion à 28 milliards de dollars. L'antitrust américain avait déjà dit qu'il s'opposerait à cette opération.

Automobile

Les immatriculations en France augmentent de 7% en avril en données brutes, +7,9% sur le premier trimestre, selon les chiffres du CCFA. +6,2% pour Renault, Peugeot +5,3%.

ADP

Le chiffre d’affaires du groupe est en hausse d’1,8% à 683 millions d’euros, pour un trafic en hausse d’1,9%, mais toujours en recul de 6,4% vers la zone Asie-Pacifique. Les recettes des boutiques ont également reculé de 5,3% à 18,8 euros par passager en moyenne sur le 1er trimestre.

Engie

Après Moody’s la semaine dernière, c’est S&P qui abaisse sa note de crédit long terme, passant de A à A-.

Antoine Larigaudrie