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Après 10% de hausse en octobre, le CAC 40 digère

Après l'introduction compliquée de ShowroomPrivé vendredi (-9.6%), le marché va se tourner vers Amundi, qui prépare la sienne pour le 16 nomembre prochain.

Après l'introduction compliquée de ShowroomPrivé vendredi (-9.6%), le marché va se tourner vers Amundi, qui prépare la sienne pour le 16 nomembre prochain. - Eric Piermont - AFP

Après une semaine de digestion, sur fond de publications innombrables de la part des entreprises, les marchés vont poursuivre leur recherche de supports pour pouvoir remettre la marche avant, tâche délicate dans un marché qui va redevenir progressivement un marché de tendance.

Tendance

Le CAC40 est demandé en baisse de 41 points à 4.857, après une semaine de digestion pour les marchés, qui se soldera par un bilan légèrement négatif de 0.54%. Une phase légitime, après des gains assez intéressants sur le mois d'octobre, à quasiment 10%.

Peu étonnant qu'on se rééquilibre et que le processus prenne un peu de temps, notamment au milieu du nombre considérable de résultats et de perspectives d'entreprises à arbitrer. Il s'agira même de l'une des clés de cette fin d'année, avec l'action des banques centrales.

Le gros des publications du 3ème trimestre est passé, mais on attend encore quelques publications d'importances cette semaine, notamment dans le secteur bancaire. Mais le menu s'annonce plus léger que la semaine dernière.

A Wall Street, le S&P500 a terminé en baisse de 0.48% vendredi, mais la bourse américaine signe son meilleur mois boursier en 4 ans. L'Asie dans le rouge, Tokyo a perdu 2.1% en clôture ce matin, et Shnghai perd 1.1% à 7h45.

L'euro reste sur une pente baissière face au dollar, mais à court terme, il raccroche le niveau de 1.10 à 1.1026.

Catalyseurs

Beaucoup d'agitation sur le marché obligataire. On a arbitré toute la semaine dernière la situation de politique monétaire actuelle et les perspectives pour la fin de l'année. Avec une FED qui veut monter ses taux mais qui a du mal pour trouver le bon timing, et une BCE toujours prête a en faire plus, et qui devrait même passer à l'action.

Tout cela donne des taux européens qui repassent par une phase baissière très nette, l'Allemagne replonge à 0.5% pour le rendement de sa dette 10 ans, ce qui a occasionné un raté sur une émission de dette 10 ans la semaine dernière. L'Allemagne a émis 3 milliards d'euros d'obligations 10 ans et n'a trouvé preneur que pour 2.97, à 0.44% de rendement contre 0.67 début octobre.

Sur les dettes à 2 ans, les chiffres sont impressionnants: la France a emprunté au plus bas historique la semaine dernière (-0.28%). C'est presqu'aussi bien que la dette allemande (-0.35%). Même les Italiens empruntent à taux négatifs sur deux ans (-0.02%). Du jamais vu.

Partout on s'enfonce en territoire négatif. Le marché obligataire prend acte de la politique monétaire, accommodante à l'extrême, pendant encore un bon moment, les derniers chiffres d'inflation dans la Zone Euro sont sans appel, l'inflation est nulle.

La BCE va encore intensifier ses mesures, Mario Draghi l'a redit dans sa dernière intervention, l'inflation c'est la clé. Une vraie aubaine pour les états et les entreprises pour se refinancer à très bas prix, la BCE leur envoie un message clair. Et du coup, la situation d'écart de taux avec les Etats-Unis va perdurer... un déséquilibre a gérer sur longue distance pour les marchés.

Valeurs

Amundi

Après l'annulation de l'introduction en bourse de Deezer, et les premiers pas en bourse difficiles de ShowroomPrivé vendredi (-9.6%), la place de Paris va essayer de se rabattre sur le 3ème gros dossier de l'année, avec l'introduction du géant de la gestion Amundi. La fourchette de prix a été fixé de 42€ euros et 52.50 euros, la taille totale de l'opération est de 1.4 milliard d'euros, et jusqu'à 1.6 milliard d'euros en cas d'exercice total de l'option de surallocation. La fixation définitive du prix aura lieu le 12 novembre, pour un première cotation le 16.

Engie

La banque Bernberg réhausse sa recommandation sur le titre de conserver à achat, objectif de cours ajusté à la baisse, de 20.50 euros à 19.50 euros.

Antoine Larigaudrie