BFM Patrimoine
Placements

Morning Briefing:  valse à trois temps sur les marchés

Baisse du dollar, hausse du pétrole, rebond des indices... Les marchés financiers dansent une curieuse valse.

Baisse du dollar, hausse du pétrole, rebond des indices... Les marchés financiers dansent une curieuse valse. - Scott Olson - Getty Images North America - AFP

Curieuse mécanique qui est en train de naître sur les marché: baisse du dollar, hausse du pétrole, et rebond des marchés. Le tout dans une atmosphère toujours aussi fébrile et volatile.

Tendance

Le CAC40 est attendu au rebond, avec une hausse de 72 points (+1,7%) à 4.299 (Calls IGMarkets). On va racheter la baisse de ces 3 derniers jours, avec un indice parisien qui aura cédé 4,36%, et les volumes d’échanges d’hier témoignent de positions vendeuses importantes, avec 4,8 milliards d’euros d’actions échangées.

C’est encore une fois du côté de Wall Street qu’on a eu un beau retournement de tendance, avec un redressement marqué des valeurs de l'énergie: +0,5% sur le SP500 en clôture. En revanche, pas de rebond pour Tokyo, avec un Nikkei qui a perdu 0,85% ce matin.

Catalyseurs

Le facteur numéro un à suivre est bien sûr le pétrole, avec un baril de brut léger américain qui a passé pas mal de la journée sous les 30 dollars hier, avant de se redresser brutalement et même de gagner 8% au fixing d'hier soir, on est au-delà des 32 à nouveau ce matin. Pourtant, on a eu les chiffres des stocks américains, qui signent un nouveau record quasi-historique la semaine dernière, avec des importations qui ont augmenté, et une baisse de l'activité des raffineries américaines.

Mais ce rebond technique des cours est avant tout dû à un facteur un peu inattendu, à savoir un dollar qui baisse! L'indice dollar, le dollar mesuré par rapport à un panier de monnaies représentatif, est au plus bas depuis 7 semaines, l’euro remonte d’ailleurs au-dessus des 1,10 ce matin.

Plusieurs raisons à cela, notamment un ISM services, l'indices des directeurs d'achat américain hors industrie, qui était inférieur aux attentes pour janvier. Mais on a eu aussi le président de la Fed de New York, William Dudley, qui parle de conditions monétaires qui se sont durcies ces derniers mois, après le 1er relèvement de taux de la FED en décembre... Et que ce facteur sera à prendre en compte pour la suite.

De plus JPMorgan est la 1er banque d'affaires à estimer dans une note hier, que la FED va renoncer à de nouvelles hausse de taux pour le moment, le temps de laisser les marchés se rééquilibrer, et surtout offrir un répit aux banques américaines, pour lesquelles la conjoncture se dégrade. L’indice sectoriel des banques hier à même signé un plus bas de 2 ans en séance à Wall Street.

Cette curieuse valse à trois temps, ce cocktail à trois étages : baisse du dollar - hausse du pétrole - hausse des indices, est donc l’équation qui va permettre aux marchés européens de se redresser à priori ce matin. Mais cela va entraîner encore plus de volatilité certainement, tant cette baisse de la devise américaine prend un peu tout le monde à contre-pied.

Valeurs

Banques

Le secteur risque d’être à nouveau sous pression, avec le Crédit Suisse qui a annoncé ce matin ses premières pertes depuis 2008, et les inquiétudes récurrentes autour des créances douteuses, dont l’exposition au financement du secteur pétrolier. En 3 jours seulement, Société Générale a perdu 10,4%, BNPParibas 9,8%, Crédit Agricole 9,4% et Natixis 11,21%.

CGG

L’augmentation de capital a été un succès, 350 millions d’euros de montant brut aux termes de l'opération. BPIFrance et l'Institut Français du Pétrole détiennent ensemble désormais 10,6% du capital, ça donne un peu de visibilité au groupe pour se restructurer, avec 780 millions de dollars de liquidités.

Dassault Systèmes

Le groupe a signé un chiffre d’affaires en hausse de 12% sur l’année 2015 à 2,87 milliards de d’euros, pour un bénéfice par action de 2,85 euros, en progression de 24%. Dassault Systèmes prévoit pour cette année un contexte un peu volatil, mais une croissance à deux chiffres de ses ventes de licences, une croissance organique de 6 à 7%, et une hausse de 7% de son bénéfice par action à 2,4 euros.

STMicroelectronics

La banque Bernberg reprend son suivi du titre et conseille de vendre, objectif de cours à 4,5 euros.

Elis

Bernberg commence sa couverture du titre avec une opinion à l’achat, objectif de cours à 21,5 euros.

Antoine Larigaudrie