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Morning Briefing : Wall Street à la relance…

Wall Street va redevenir le catalyseur de la tendance, après la déception initiale occasionnée par les décisions de la BCE. La FED reprend l'initiative.

Wall Street va redevenir le catalyseur de la tendance, après la déception initiale occasionnée par les décisions de la BCE. La FED reprend l'initiative. - Spencer Platt - Getty Images North America - AFP

Le coup de mou des places européennes en fin de semaine devrait se résorber, avec les marchés américains attendus au relais de la tendance du moment.

Tendance

Le CAC40 est demandé en hausse ce matin, +38 points pour 4.752 (Calls IGMarkets). Vendredi l’indice parisien est retombé à -0,33%, 4.717, sur des volumes consistants à 5 milliards d'euros d’actions négociées, malgré les bons chiffres américains de l’emploi.

Mais Wall Street a signé une clôture, avec un gain de 2,05% pour le SP500, 2.091 points. On est à nouveau quasiment sur les plus hauts historiques, qu’on a même touché en séance à 2.093.

Belle hausse du Nikkei, +0,99% en clôture.

L’euro a peu évolué face au dollar, à 1,0865 ce matin, même si les analystes parient sur une correction à court terme du côté d’1,07.

Catalyseurs

C'est encore les banques centrales qui vont animer la tendance. On sent que les marchés européens sont encore un peu groggys de leur purge de fin de semaine dernière, après la BCE. C'est donc du côté de Wall Street qu'on va guetter les facteurs de tendance et ils sont plutôt bons, avec déjà un rebond consistant vendredi, sur fond de très bons chiffres de l'emploi américains pour novembre (211000 créations de poste).

La FED va donc rester sur son scénario de hausse des taux directeurs dans une dizaine de jours. On a eu encore un signe important ce week-end avec James Bullard, le patron de la FED de St Louis, qui déclare qu'il est maintenant temps de relever les taux, face aux chiffres économiques, et face aussi à l'urgence de dégonfler le bilan actuel de la Réserve Fédérale, 4.500 milliards de dollars au total.

Donc on va continuer à jouer ce début de normalisation monétaire qui s'annonce du côté de la FED, et les marchés redécouvriront sans doute les avantages de ne pas avoir encore trop de disparités monétaires, avec une attitude souple mais sans excès de la part de la BCE d'un côté, et un relèvement graduel côté américain.

Ce qui fait dire aux analystes qu'un rallye de toute fin d'année n'est absolument pas à exclure, le marché s'étant lui-même créé de l'effet de levier et des points d’entrée intéressants avec sa correction de jeudi dernier.

L'année 2015 pourrait donc se terminer par une grande partie de chasse aux bonnes affaires.

Valeurs

Pétrole

La réunion de l'OPEP de vendredi n'a absolument rien donné ni apporté d'éléments supplémentaires de nature à faire bouger le marché, les quotas de production ne bougent pas. Et l'idée d'un grand plan de l'Arabie Saoudite pour organiser une réduction de production globale prendra plus de temps que prévu.

Le Royaume avait prévenu, aucune décision ne devait être prise lors de la réunion du Cartel ce week-end, aucun objectif chiffré ou quoi que ce soit, le processus sera soumis à des mois et de mois de négociations, l'Arabie Saoudite estimant même qu'un accord pourrait être signé, mais l'année prochaine seulement.

Donc le processus prendra du temps, ce qui explique qu'on retombe ce matin sur les plus bas de l'année, 39,690 sur le WTI, ce qui va dominer encore pendant des semaines ce sont des stocks américains au plus haut depuis 80 ans et qui progressent encore.

Les analystes de chez Goldman Sachs prévoient encore 1 an de marché surapprovisionné, et un WTI qui devrait encore tomber de 50% à 20 dollars, avant que la production ne soit suffisamment ajustée pour provoquer une remontée mécanique. GRZ Energy prévoit de son côté une tombée vers 30-35 dollars à horizon 6 semaines, tout rebond sera immédiatement vendu.

Ce qui laisse beaucoup d’entreprises du secteur encore avec de grosses difficultés. CGG, le leader de la prospection sismique, va soumettre en assemblée générale un nouveau plan de transformation, impliquant une augmentation de capital de 350 millions d’euros. Le titre perd déjà 63% sur un an et devrait rester sous forte pression.

Antoine Larigaudrie