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Nouveau plongeon du CAC40

Les Bourses européennes connaissent un jeudi noir

Les Bourses européennes connaissent un jeudi noir - Éric Piermont - AFP

Comme les autres places européennes, la Bourse de Paris évolue en forte baisse ce jeudi, avec une chute de plus de 3%. La faute à des incertitudes persistantes, aux doutes sur l'action des banques centrales et au gadin de Société Générale.

L'accalmie aura été de courte durée. Après avoir rebondi de 1,59% la veille, le CAC40 accuse de nouveau une terrible perte ce jeudi 11 février, cédant plus de 4% à 10h25, cassant la barre des 3.900 points avant de légèrement se reprendre et de repasser au-dessus.

L'ensemble des Bourses européennes suit cette très mauvaise tendance. Les Bourses de Milan, Londres, Francfort connaissent toutes des baisses entre 2 et 5%.

Le piège de Draghi

"À chaque séance les mêmes sujets d'inquiétude reviennent (pétrole, banques, croissance des pays émergents). Mais les investisseurs réagissent également à l'audition mardi de Janet Yellen, la présidente de la Fed, qui en gros a dit qu'il y aurait un statu quo. Ce qui met toute la pression sur Mario Draghi pour sa conférence de mars", explique Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. 

Or le président italien "est dans une position très inconfortable où il risque de faire de toute manière des déçus. Il va probablement annoncer une baisse du taux de dépôt qui est déjà négatif, ce qui risque d'accentuer les craintes qui touchent actuellement le secteur bancaire", poursuit-il. Et ce car des taux encore plus bas, pour faire simple, compriment les marges des établissements bancaires si ceux-ci ne répercutent pas ces taux négatifs sur leurs clients.

La séance de ce jeudi illustre d'ailleurs parfaitement ces doutes sur les banques: car si le CAC40 lâche autant c'est surtout en raison de Société Générale qui est littéralement en chute libre (-13%).

Société Générale à la peine

Le groupe bancaire dévisse car il a indiqué ce matin à l'occasion de ses résultats annuels qu'il ne confirmait pas son objectif de rentabilité de 10% pour cette année en raison de "l'environnement économique et financier". Une annonce qui est ainsi venue renforcer des craintes déjà énormes sur le secteur et qui, de fait, a tiré le CAC40 vers le bas tout en contaminant l'ensemble des indices boursiers.

Le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa, avait estimé sur BFM Business (avant l'ouverture du marché) que ce climat de défiance vis-à-vis de l'ensemble des banques européennes était exagéré. "Le véritable sujet posé par les marchés c'est un sujet de valorisation. Quelle est la rentabilité future des banques? C'est la question posée", indiquait-il.

Ce que confirme Christopher Dembik. Ce dernier rappelle au passage que tout est parti d'inquiétudes touchant les banques italiennes.

"Il n'y avait rien de nouveau car on savait depuis trois ans au moins que les banques italiennes n'étaient pas saines. Mais avec ce déclic, on a commencé à s'interroger sur la santé du bilan des autres banques européennes, sur leurs taux de créances douteuses, leur solidité, leur capacité à maintenir la rentabilité forte qu'elles ont actuellement". 

Sauf que dans le cas des banques françaises, ces doutes semblent infondés. "Sur le secteur bancaire français il n'y a aucune raison de paniquer, que ce soit sur les créances douteuses ou même la rentabilité", assure Christopher Dembik.

Mais plus largement cette déroute boursière "reste avant tout une véritable crise de confiance. Personne ne sait quel sera l'avenir économique et boursier et personne n'a confiance dans les acteurs (les banquiers centraux, ndlr) qui avaient réussi à rassurer", conclut-il.

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