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Nouveau plus bas historique pour la Deutsche Bank

Avec un cours de bourse sous les 9 euros désormais, la Deutsche Bank perd 90% de sa valeur en 10 ans.

Avec un cours de bourse sous les 9 euros désormais, la Deutsche Bank perd 90% de sa valeur en 10 ans. - Daniel ROLAND / AFP

Le cours de bourse de la plus grande banque allemande continue de plonger, atteignant de nouveaux planchers historiques. La communauté financière s'en émeut.

Une fragilité constante, 8,64 euros au plus bas ces derniers jours. Le cours de bourse de la Deutsche Bank inquiète de nouveau, tout comme en juillet 2017, quand les observateurs de marché en étaient venus à douter de la solidité financière et de la viabilité de la banque. Mais après un changement de patron et une restructuration drastique, le groupe n'arrive toujours pas à rassurer. Alors que l'indice sectoriel des banques européennes perd 30%, le titre Deutsche Bank recule désormais de 44% depuis le début de l'année et ... de 90% sur 10 ans.

C'est la publication des résultats trimestriels qui est à l'origine de cette nouvelle vague de pression à la baisse. Avec une chute de 66% de son bénéfice net à 211 millions d'euros et un produit net bancaire en repli de 9% à 6,2 milliards d'euros, les chiffres sont bien en-dessous des attentes des analystes, qui attendent avec impatience que les performances s'améliorent.

Manque chronique de recettes

« Le rebond des recettes se fait attendre » a déclaré le patron du groupe, Christian Sewing. Et la fin d'année n'annonce pas d'amélioration, la banque abaisse même ses prévisions. Les recettes annuelles s'afficheront en léger repli, alors que le groupe attendait cet été un chiffre stable. Elles ont déjà reculé de 13% au troisième trimestre sur un an et de 15% d'un trimestre à l'autre... 

Deutsche Bank n'arrive pas à se sortir d'une vraie spirale négative qui dure depuis un an et demi. Après la crise de juillet 2017, qui avait provoqué le départ de son ancien patron John Cryan, le groupe s'est profondément restructuré et il continue de tailler dans ses effectifs, avec plus de 7000 suppressions de postes programmées au total d'ici la fin de l'année.

Vers une stabilisation des charges?

Mais beaucoup de ces suppressions de postes auront touché des sources importantes de recettes, que ce soit en banque de marché, en financement d'entreprises ou même gestion d'actifs. Cette phase de restructuration a un double effet de renchérissement des coûts, pour toujours moins de chiffre d'affaires, le tout dans un contexte éminemment compliqué pour l'activité bancaire.

Un indicateur nourrit néanmoins quelques espoirs : celui des charges de restructuration. En hausse continue depuis l'annonce du plan de suppressions de postes, elles baissent sur le trimestre écoulé. Symboliquement, mais elles sont en repli d'1% à 5,6 milliards d'euros. Si la Deutsche Bank arrive à progresser encore sur ce terrain, la structure du bilan pourrait nettement s'améliorer ces prochains mois.

Environnement toujours difficile

D'autant que le grand ménage dans les activités du groupe avait aussi été la conséquence d'innombrables procédures pour irrégularités dont la banque a fait l'objet ces dernières décennies pour pratiques de marché irrégulières. La période actuelle semble marquer un vrai répit à ce niveau.

Si la banque a pu dégager un peu de profits et gérer au mieux ses charges, que son patron Christian Sewing estime que ce trimestre constitue « une étape importante vers une banque durablement profitable », l'ensemble des analystes est bien plus circonspect. 

Ils notent que l'environnement de marché actuel risque de constituer un écueil important sur la route de la Deutsche Bank, décourageant les nouveaux investisseurs potentiels et que la bourse est tentée de spéculer à la baisse sur le titre à la moindre déconvenue, au vu des cours actuels. Ce qui compliquerait davantage la tache pour cette grand enseigne déchue, évincée de l'indice Euro Stoxx 50 fin septembre.