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Noyer (BCE): la faible inflation gêne l'amélioration de la compétitivité

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PARIS (Dow Jones)--La faiblesse de l'inflation et des salaires nominaux dans la zone euro risque de saper les stratégies d'ajustement adoptées dans la région, qui sont nécessaires pour que certains pays retrouvent leur compétitivité, a prévenu

PARIS (Dow Jones)--La faiblesse de l'inflation et des salaires nominaux dans la zone euro risque de saper les stratégies d'ajustement adoptées dans la région, qui sont nécessaires pour que certains pays retrouvent leur compétitivité, a prévenu lundi Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

"La zone euro a besoin de ces ajustements pour que certains pays, dont la France, regagnent en compétitivité", a souligné Christian Noyer, qui est également le gouverneur de la Banque de France. Ce processus serait facilité si le taux d'inflation de la zone euro était plus proche de l'objectif fixé par la BCE pour maintenir la stabilité des prix, a-t-il estimé.

L'écart d'inflation d'un pays par rapport aux autres a un impact direct sur son taux de change réel. De manière à rendre les biens et services qu'il produit plus compétitifs, un pays de la zone euro devrait afficher un taux d'inflation inférieur à celui de l'union monétaire, ce qui est difficile si celui-ci est proche de zéro.

L'inflation dans l'union monétaire a nettement ralenti ces dernières années, et de nombreux analystes redoutent une déflation comme celle qu'a connue le Japon. La BCE a abaissé jeudi dernier sa prévision d'inflation pour 2014 de 1,1% à 1%, mais elle s'attend à une remontée à 1,3% en 2015. La banque centrale prévoit pour 2016 une inflation de 1,5% dans la zone euro, ce qui reste inférieur à son objectif, qui est d'un taux se situant juste en dessous de 2%.

Christian Noyer a néanmoins affirmé qu'il n'y avait pas de risque de déflation dans l'union monétaire.

"Une faible inflation n'est pas une déflation", a-t-il rappelé lors d'un débat à la Banque de France, ajoutant que les anticipations d'inflation restaient fermement ancrées en terrain positif, même sur le court terme. "Il n'y a pas de déflation aujourd'hui dans la zone euro: les prix continuent à augmenter et, plus important, les salaires nominaux également".

Le banquier central a toutefois indiqué que ce problème méritait de retenir l'attention, et que tout signe d'une baisse généralisée des prix et des salaires devait être examiné de près.

C'est justement parce qu'une déflation est difficile à inverser qu'aucune probabilité, même infime, ne doit être négligée et que tous les risques doivent être pris en compte dans les mesures de politique monétaire, a-t-il expliqué.

Les raisons de cette faible inflation sont multiples, a indiqué Christian Noyer, qui a toutefois cité d'importantes capacités de production inutilisées dans l'économie et la récente appréciation de l'euro comme les principaux facteurs en cause.

-Gabriele Parussini, Dow Jones Newswires

(Version françise Emilie Palvadeau)

(END) Dow Jones Newswires

March 10, 2014 08:12 ET (12:12 GMT)

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