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Noyer (BCE): la vigueur de l'euro pèse sur les prix, mais pas de risque de déflation

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PARIS (Dow Jones)--Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a écarté lundi le risque d'une déflation dans la zone euro, mais a souligné que la vigueur de la m

PARIS (Dow Jones)--Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a écarté lundi le risque d'une déflation dans la zone euro, mais a souligné que la vigueur de la monnaie unique pesait sur les prix.

Le banquier central, qui a qualifié l'appréciation de la monnaie unique de "défi" pour la zone euro, a cité la forte appréciation de l'euro sur le marché des changes comme "l'un des facteurs qui pousse l'inflation à la baisse".

"Selon nos calculs, si l'euro était resté à son niveau de la fin 2012 (environ 10% plus bas), l'inflation serait aujourd'hui proche de 1%", a expliqué Christian Noyer, dans son discours de présentation du rapport annuel de la Banque de France.

Il a imputé l'appréciation de la monnaie unique aux flux de capitaux retirés des marchés émergents et redirigés vers la zone euro. Les Etats périphériques de l'union monétaire, qui ont le plus pâti de la crise économique, sont ceux qui bénéficient le plus de ce transfert.

"C'est un signe fort de regain de confiance envers ces pays, mais l'effet sur les taux de change n'est pas négligeable", a souligné Christian Noyer.

Notant que la faiblesse de l'inflation renforce le pouvoir d'achat des ménages, le banquier central a ajouté que le taux d'inflation allait progressivement remonter vers l'objectif de la BCE au cours des prochaines années.

Le gouverneur de la Banque de France a par ailleurs approuvé la politique économique du président de la République, François Hollande, mais a appelé le gouvernement à poursuivre ses efforts pour relancer la croissance.

"Le marché du travail demeure trop rigide et trop peu incitatif à la prise de risques par les entreprises pour créer des emplois", a-t-il souligné dans la lettre introductive au rapport annuel de la Banque de France. Christian Noyer y appelle le gouvernement à revoir la question des seuils sociaux et fiscaux, qui freine le développement des petites et moyennes entreprises.

"Selon certaines études, le seuil de 50 salariés a un coût très important pour l'économie française", explique-t-il, suggérant par exemple de "suspendre pendant trois ans certaines des obligations associées à ces seuils et de faire ensuite le bilan de cette expérimentation".

Le gouvernement devrait également revoir les modalités de fonctionnement du SMIC, "très préjudiciables à l'emploi", a également indiqué Christian Noyer.

-Gabriele Parussini, Dow Jones Newswires

(Version française Emilie Palvadeau)

(END) Dow Jones Newswires

April 28, 2014 06:52 ET (10:52 GMT)

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